La Maison de la Poésie

La Maison de la Poésie

Scène littéraire

Maison de la Poésie Paris

La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...

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Peter Stamm – L’heure bleue

En dialogue avec Pierre Deshusses

La jeune réalisatrice Andrea et son petit ami Tom espèrent beaucoup du documentaire sur l’écrivain Richard Wechsler qu’ils sont en train de tourner. Après un début laborieux à Paris, où le romancier vit depuis de longues années, ils l’attendent dans son village natal en Suisse, afin de poursuivre la production du film. Mais Wechsler n’arrive pas, Andrea doit se contenter des indices trouvés dans ses livres pour obtenir des réponses à ses questions. Elle relève alors une allusion à un amour de jeunesse et part à la recherche de la femme qui détient peut-être une partie des secrets qui entourent l’écrivain. Peut-on vraiment saisir l’essentiel de la vie d’un homme en interrogeant ceux qui l’ont aimé ?

Un jeu de pistes qui se démultipliera ce soir par un entretien avec l’auteur suisse et la projection d’extraits d’un documentaire où Stamm incarne l’insaisissable Wechsler.

Avec le soutien de Pro Helvetia.

« Nous semblons être plus proches dans le silence que quand nous parlons. »
Peter Stamm, L’heure bleue

À lire – Peter Stamm, L’heure bleue, trad. de l’allemand (Suisse) par Pierre Deshusses, éd. Bourgois, 2024

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Hervé Le Tellier – Contes liquides de Jaime Montestrela

Lecture par l’auteur & Anne Girouard, accompagnée des illustrations de Killoffer

Jaime Montestrela, dissident portugais qui aurait fréquenté les avant-gardes littéraires françaises des années 1960-1970, serait l’auteur d’un livre singulier paru en 1973 et devenu introuvable, les Contes liquides… Les trois cent soixante-six contes ici présentés offrent autant de réflexions sur l’âme et le corps, la vérité et le mensonge, l’amour et le sexe, l’art, la guerre, la religion ou le temps qui passe. On y découvrira, entre humour noir et esprit joueur de l’Oulipo, de nombreux faits et paradoxes absurdes ou désopilants.

Double de Le Tellier espiègle et mélancolique, amoureux de la forme brève, Jaime Montestrela révèle un des multiples visages de l’auteur de L’anomalie. Ce livre est illustré de dessins originaux de Killoffer, qui, de leur noir profond, font briller ces Contes liquides d’un éclat envoûtant.

À lire – Hervé Le Tellier, Contes liquides de Jaime Montestrela, illustrations de Killoffer, L’arbalète / Gallimard, 2024

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Mathias Enard – Mélancolie des confins (Nord)

Lecture par l’auteur et Marianne Denicourt, avec la participation de Claro, Mathieu Larnaudie
Rencontre animée par Oriane Jeancourt Galignani

Sortant de l’hôpital où il est venu rendre visite à une amie chère prise dans les glaces d’un accident cérébral, l’auteur transforme sa mélancolie en promenade dans la nuit précoce de l’automne berlinois, Une promenade comme une conversation intérieure légèrement dantesque, tout en correspondances associatives, qui réinvente la notion de frontières – géographiques, historiques, littéraires… – et produit sa définition mouvante, évolutive, de la littérature. Sans quitter les trottoirs de la ville, ou presque, Mathias Enard nous entraîne loin dans le temps et l’espace, sillonne les strates historiques du périmètre qu’il arpente, déniche, au passage, quelques surprises amusantes dans les plis de la violence de la guerre et cueille, en chemin, les souvenirs chéris ou soudain retrouvés.

Cette rencontre fait suite à un cycle de conférences par l’auteur proposé à la Maison de la Poésie qui explore, entre front et frontière, l’Europe par ses limites.

À lire – Mathias Enard, Mélancolie des confins, Nord, Actes Sud, 2024

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« Am(i)es sœurs », Blanche Leridon & Hélène Giannecchini

Lecture par Anna Mouglalis
Entretien mené par Élisabeth Philippe
Sororité et amitié sont intimement liées. L’amitié, ou la famille que l’on choisit, se construit à partir d’affinités électives et permet d’inventer des nouvelles formes de vie. Hélène Giannecchini explore ce choix, par le biais d’une enquête intime et incarnée. Le mouvement queer et sa généalogie n’est jamais loin. Et Blanche Leridon fait l’archéologie de ce qui unit les fratries féminines – pour lesquelles d’ailleurs, il manque un mot dans la langue française. Rivales, complices, sorcières, les sœurs sont multiples et les enjeux de ces relations, plus politiques qu’on en croit. Si ces livres s’augmentent et se complètent par leur thématique, ils sont par ailleurs portés par des écritures sensibles, où l’image, notamment la photographie, tient une place importante.

Anna Mouglalis, fortement impliquée dans ces sujets, donnera à entendre des extraits de deux livres.

À lire –
Hélène Giannecchini, Un désir démesuré d’amitié, Seuil, 2024. – Blanche Leridon, Le château de mes sœurs, Des Brontë au Kardashian, enquête sur les fratries féminines, Les Pérégrines, 2024.

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L’Iliade par Emmanuel Lascoux

Par Emmanuel Lascoux & Jacques Bonnaffé

En présence du compositeur Martin Moulin
Entretien mené par Francesca Isidori
Après son Odyssée, (P.O.L, 2021) Emmanuel Lascoux revient à la Maison de la Poésie avec son Iliade

« Revenir : c’est le verbe d’Ulysse, oui, mais de tout Grec, même et surtout quand, comme Achille, on sait depuis toujours qu’on n’en reviendra pas. Alors pour revenir de l’Odyssée à l’Iliade, il m’a fallu monter encore le son de la colère, déchaîner les bruits de la guerre, lâcher entre les murs de Troie et les vaisseaux toute la meute des insultes (n’oubliez pas que c’est le grand défouloir prescrit dès le début par Athéna), pousser à ses confins la voix, jusqu’au rire goguenard ou narquois des hommes, toujours énorme des dieux, pour mieux accueillir, oh, la douceur imprévisible, la tendresse inattendue, ou, chuut ! inouï, le silence. »