La Maison de la Poésie

La Maison de la Poésie

Scène littéraire

Maison de la Poésie Paris

La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...

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Les petites conférences #7 – « À l’écoute du vivant » avec Marc Namblard

« À l’écoute du vivant » avec Marc Namblard, audio-naturaliste & artiste sonore

Une conférence tous publics, à partir de 10 ans.

Lorsque nous nous promenons dans des espaces naturels « sauvages », l’oreille attentive, l’une des premières constatations que nous faisons (en essayant de reléguer à l’arrière-plan les bruits d’origine humaine) c’est que ces lieux sont habités par une immense diversité de sons : chants et percussions d’oiseaux, cliquetis et vrombissements d’insectes, mugissements et jappements de mammifères, polyphonies d’amphibiens… Mais qu’est-ce qui peut expliquer une telle diversité d’expressions sonores ? De quels moyens les animaux disposent-ils pour produire tous ces sons ? Ont-ils des recettes secrètes pour bien se faire entendre ? Et les plantes… participent-elles également au murmure du monde ?

Nous en discuterons avec Marc Namblard, audio-naturaliste qui traque les sons avec ses micros à la manière d’un entomologiste équipé de son filet à papillons puis qu’il retravaille en studio pour composer des véritables paysages sonores.

Ce cycle de conférences est proposé par Gilberte Tsaï.

À lire – « Les petites conférences » sont devenues une collection aux éditions Bayard.

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Rim Battal – Je me regarderai dans les yeux

Lecture par l’autrice & Syqlone

À dix-sept ans, à l’âge des romans à l’eau de rose et des poèmes de Rimbaud, une jeune fille fume une cigarette à la fenêtre de sa chambre. Cette transgression déclenche la fureur de sa mère puis la fugue de la narratrice. Un ultimatum lui est alors posé : elle devra produire un certificat de virginité. L’examen gynécologique forcé sera sa « première fois ». Comment sortir de l’enfance quand tous les adultes nous trahissent ? Comment aimer quand ceux qui nous aiment nous détruisent ?

Porté par une écriture puissante le récit de la poétesse Rim Battal dit les premières fois, le désir et la force qui président à la naissance d’une femme et d’une écrivaine.

Elle sera accompagnée ce soir par la musicienne Syqlone, pionnière dans l’art de fusionner les sonorités traditionnelles du chaâbi avec les textures électroniques contemporaines.

À lire – Rim Battal, Je me regarderai dans les yeux, Bayard, 2025

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Stéphane Audeguy – L’avenir

Entretien mené Marie-Madeleine Rigopoulos

Dans un futur proche, la Joconde disparaît. Elle n’est pas volée. Elle n’est pas détruite par un attentat quelconque. Simplement, elle tombe en poussière. D’autres œuvres suivent. C’est en soi un fait grave, mais les conséquences sur l’existence même de l’humanité vont se révéler immenses.

L’avenir raconte la vie de certains amoureux fervents de cette peinture : Li Fang, visiteur chinois de la Joconde ; Saverio Besagiratu, conservateur au Louvre ; Ismaël Ackerman, historien de l’art juif et allemand, spécialiste des œuvres d’art disparues, qui part à la recherche des dernières caches nazies. Il est aussi et peut-être surtout question de Prudence, une jeune orpheline haïtienne douée d’un pouvoir d’empathie étrange, et qui ne connaît rien de tout cela lorsque cette histoire commence.

Il suffirait que deux êtres trouvent à s’aimer pour qu’ils échappent au futur désastreux de la Terre et lui donnent un avenir. Il s’agit, en somme, de refaire l’amour et le monde, entièrement, comme toujours.

À lire – Stéphane Audeguy, L’avenir, coll. « Fiction & Cie », Seuil, 2025

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Minh Tran Huy – Ma grand-mère et le pays de la poésie

Entretien mené par Manuela Corigliano

« L’enfance est une vieille dame aux mains blanches, aux cheveux lisses et aux yeux sombres. » L’enfance, c’est cette grand-mère qui vit à la maison, élève et chérit l’autrice, si bien que c’est en vietnamien qu’elle prononce ses premiers mots. Puis Minh Tran Huy grandit, s’éloigne de cette deuxième mère, de sa langue, et oublie. Cette grand-mère si modeste, cette Bà qui n’a vécu que pour se dévouer aux autres, se retrouve à l’écart des siens, qui ne parlent plus que français. En s’adressant à Bà, elle revient sur le silence qui entoure son histoire familiale et tente de retracer, dans le Vietnam des années 1970 déchiré par les guerres, le douloureux chemin qui a mené sa grand-mère jusqu’en France. Mais ce Vietnam tragique d’avant l’exil est aussi le territoire merveilleux des contes de son enfance, qui éclairent et nourrissent ce récit.

À lire – Minh Tran Huy, Ma grand-mère et le pays de la poésie, Flammarion, 2025

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Bertrand Belin – La figure

Entretien mené par Sylvie Tanette

Depuis la périphérie maritime d’un appartement familial empoisonné par la toute-puissance d’un chef de famille, en compagnie de La Figure, autant guide fictif, acolyte picaresque (« Un jour mon Sancho Panza, un autre ma tempête intérieure ») que double indispensable, le narrateur témoigne du difficile combat d’une émancipation personnelle. Comment il faudra en finir avec l’appétit de vengeance qui sait si bien le tenir droit. Dans la matière de sa mémoire, et ses refuges imaginaires, il installe son chantier de fouille. Le texte, comme un tunnelier piloté par un clown ou un toréro, s’enfonce dans le passé avec obstination, pour ressurgir ici et là. Drôle, tragique, poème de gravas, de haine, de fracas, poème d’amour et de doutes, et surtout, avant tout, chant pour la mère.

Bertrand Belin livre un formidable récit pudique et joueur, qui détourne l’aveu autobiographique dans un langage fracassant.

À lire – Bertrand Belin, La figure, POL, 2025