La Maison de la Poésie

La Maison de la Poésie

Scène littéraire

Maison de la Poésie Paris

La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...

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Monique Valcke Strauss – Cours Mirabeau

Entretien mené par Cécile Ladjali

Pris dans la tourmente de la terrible année 1942, deux jeunes enfants nés dans une famille exilée en France, séparés de leurs parents, tentent d’échapper à la barbarie nazie. Dans un élan d’abord intime, Monique Valcke Strauss raconte cette fuite – elle a six ans, elle suit son frère Michel, de quatre ans son aîné, ils se retrouvent en Suisse.

« Qui témoigne pour le témoin ? » (Celan). En réponse au “Poète des poètes”, les étudiants du Programme Baudelaire, sous la direction de Cécile Ladjali, ont échangé avec Monique Valcke Strauss, et l’ont accompagnée dans l’établissement de ce texte. Ainsi ce travail de mémoire à usage personnel devient un document exceptionnel et bouleversant. Un dialogue entre les cultures et les âges qui, à l’heure des séparatismes, recouvre un sens particulier.

À lire – Monique Valcke Strauss, Cours Mirabeau, Actes Sud, 2024

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Rachel Cusk & Delphine de Vigan, une complicité

Entretien mené par Olivia Gesbert

Rachel Cusk et Delphine de Vigan s’apprécient et se lisent mutuellement. Pour fêter la sortie de « Parade », le nouveau roman de l’autrice britannique, les deux écrivaines ont eu envie de partager un moment complice avec le public de la Maison de la Poésie.

Au programme, une lecture à deux voix d’extraits de « Parade » de Rachel Cusk, suivie d’un échange autour de leurs univers littéraires et artistiques, leurs « ateliers d’écriture », leurs influences.

Dans « Parade », quatre destins d’artistes se croisent et se mêlent. Ils ont tous en commun de porter la même initiale, G, et d’être confrontés à la violence dans leur élan créatif. Création artistique, féminité, violence et deuil sont au cœur de ce texte radical et fascinant, toujours à la frontière entre fiction et réalité. Rachel Cusk, qui a reçu le Prix Femina étranger 2022 pour La Dépendance, signe un nouveau roman intellectuellement virevoltant.

À lire – Rachel Cusk, « Parade », trad. de l’anglais (Royaume-Uni) par Blandine Longre, Gallimard, 2024 – Delphine de Vigan, Les Figurants, Gallimard, 2024

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Sylvain Prudhomme – Coyote

Lecture par l’auteur accompagné par Seb Martel
Festival Paris en toutes lettres 2024

Pour écrire ce livre, Sylvain Prudhomme a parcouru en autostop les 2500 km qui séparent les deux extrémités de la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Un périple qui lui a fait croiser des ouvriers, des camionneurs, un trafiquant de drogue, un artiste, une employée de station-service… Coyote restitue la voix de ces inconnus rencontrés au hasard de la route et donne à voir leurs visages, saisis à la volée.

À travers ces fragments de vie, Sylvain Prudhomme brosse un portrait sensible et humain de cette zone frontalière, qu’on ne connaît que par l’hyper-violence des faits divers et les discours de campagne de Trump.

« On a le coucher de soleil pour nous. Tu veux que je te dise mon avis ? On a eu du bol de naître dans cette vie. »

À lire – Sylvain Prudhomme, Coyote, éd. Minuit, 2024

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Mazarine M. Pingeot – 11, quai Branly

Entretien mené par Amélie Cordonnier
Festival Paris en toutes lettres 2024

« J’ai vécu avec mes parents quai Branly de neuf à seize ans. Ce qui correspond à ce qu’on appelle une adolescence. Ça n’en était pas seulement le décor, mais également le tombeau. L’appartement de fonction était vide, et rien ne parvenait à le remplir. Surtout pas moi. Un fantôme. Dont nul ne pouvait connaître la présence en ce lieu qui n’était ni chez elle, ni chez lui, ni chez eux. J’ai vécu mon adolescence dans un logement de passage où personne ne passait. Chez moi, c’était chez personne. »

En revenant à « l’Alma », Mazarine M. Pingeot revisite une page de sa vie personnelle qui est devenue collective quand d’autres ont raconté à sa place cette jeunesse secrète et « dorée ». Le temps a passé, l’enfance s’est éloignée mais l’autrice peut aujourd’hui la raviver en faisant l’expérience du retour. Est-il possible, bien des années après, de repenser plus justement son enfance et de s’en émanciper ?

À lire – Mazarine M. Pingeot, 11, quai Branly, Flammarion, 2024

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Mosab Abu Toha – Ce que vous trouverez caché dans mon oreille

Lecture par Mouna Soualem
Accompagnée par Charbel Babel
Rencontre animée par Sylvie Tanette
Interprète : Tania Georgi

En restituant les peines et les joies des habitants de Gaza dans sa poésie-reportage, Mosab Abu Toha donne chair à une terre en guerre, et à sa beauté insoupçonnée. Sa plume concrète, fulgurante, raconte la violence qui s’infiltre dans tous les recoins de l’existence. Comme Gaza elle-même, ces textes sont remplis de décombres. Mais ils sont aussi empreints de beauté et d’une profonde humanité, lesquelles sont nichées dans les objets du quotidien, les amitiés qui se nouent et la nature immuable. Ils sont imprégnés de l’odeur du thé et des roses en fleurs. Des enfants naissent, des étudiants vont à l’université, des bibliothèques sortent de leurs ruines, tandis que les Palestiniens trouvent de nouvelles façons de survivre et de créer de l’espoir.

À lire –
Mosab Abu Toha, Ce que vous trouverez caché dans mon oreille, trad. par Ève de Dampierre-Noiray, Julliard, 2024.