La Maison de la Poésie

La Maison de la Poésie

Scène littéraire

Maison de la Poésie Paris

La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...

En cours de lecture

Laurent Mauvignier – La maison vide

Lecture par Laurent Poitrenaux
Entretien mené par Sophie Joubert

« En 1976, mon père a rouvert la maison qu’il avait reçue de sa mère, restée fermée pendant vingt ans.
À l’intérieur : un piano, une commode au marbre ébréché, une Légion d’honneur, des photographies sur lesquelles un visage a été découpé aux ciseaux.
Une maison peuplée de récits, où se croisent deux guerres mondiales, la vie rurale de la première moitié du vingtième siècle, mais aussi Marguerite, ma grand-mère, sa mère Marie-Ernestine, la mère de celle-ci, et tous les hommes qui ont gravité autour d’elles.
Toutes et tous ont marqué la maison et ont été progressivement effacés. J’ai tenté de les ramener à la lumière pour comprendre ce qui a pu être leur histoire, et son ombre portée sur la nôtre. »
L. M.

À lire – Laurent Mauvignier, La maison vide, éd. de Minuit, 2025.

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Justine Lévy & Sandrine Kiberlain – Une drôle de peine

Lecture par l'autrice & Sandrine Kiberlain

« Est-ce que tu me vois, maman ? J’ai deux crédits à la banque, deux enfants que j’étouffe, quatre chats dont deux débiles et une estropiée, des rides en pattes d’araignée autour des yeux et des oignons aux pieds, le même amoureux qui me supporte et tient bon depuis vingt ans, quelle dinguerie, je ne suis ni parfaitement féministe, ni tout à fait écologiste, ni vraiment révoltée, pas encore alcoolique, plus du tout droguée, j’ai un abonnement à la gym, une carte de métro et une autre du Carrefour Market, je ne me fais pas les ongles, je ne me coiffe ni ne me teins les cheveux, je mets du rouge à lèvres une fois par an et surtout sur les dents, je suis toujours aussi raisonnable, aussi peu fantaisiste : je mets beaucoup d’énergie à essayer de ne pas te ressembler, maman. Je n’ai pas pu être une enfant et je ne sais pas être une adulte. »

Une drôle de peine est à la fois une adresse et une enquête. C’est aussi une magnifique déclaration d’amour.

À lire – Justine Lévy, Une drôle de peine, Stock, 2025.

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Jakuta Alikavazovic – Au grand jamais

Accompagnée par Antoine Fleury au piano
Entretien mené par Sophie Joubert

« On grandit autant dans un pays, dans un foyer, que dans certaines histoires. Mais ces histoires ne sont pas toutes égales. Il y en a une qui prend le dessus. Ce peut être la plus douloureuse. Ce peut être la plus séduisante. Une chose est sûre : ce n’est pas toujours la plus vraie. »

Tout en échos et replis secrets, Au grand jamais est un grand livre sur les non-dits familiaux, sur ce qui se transmet derrière les silences et sur les histoires qui nous aident à vivre.

À lire – Jakuta Alikavazovic, Au grand jamais, Gallimard, 2025.

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Fabcaro – Les derniers jours de l’apesanteur

Entretien mené par Sonia Déchamps

L’année du Bac, la meilleure période de la vie en même temps que la pire.

« Je m’étais façonné un faux moi intégralement taillé pour lui plaire. Elle avait adoré Le cercle des poètes disparus ? C’est dingue, c’était mon film culte. Elle aimait Sting et surtout son dernier album en date… Nothing Like the Sun ? Je vénérais cet album, de manière inconditionnelle. Elle admirait le chanteur pour son implication dans la défense de la forêt amazonienne aux côtés du chef Raoni ? J’étais à deux doigts de venir au lycée le lendemain avec un plateau de terre cuite coincé dans la lèvre inférieure… »

Jonglant avec l’euphorie et la fébrilité de nos dix-huit ans, Fabrice Caro livre la chronique drolatique d’une année de terminale à la fin des années 80.

À lire – Fabcaro, Les derniers jours de l’apesanteur, Gallimard, coll. « Sygne », 2025.

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Maria Pourchet – Tressaillir

Lecture par Florence Le Corre
Entretien mené par Raphaëlle Leyris

Une femme est partie. Elle a quitté la maison, défait sa vie. Elle pensait découvrir une liberté neuve mais elle éprouve, prostrée dans une chambre d’hôtel, l’élémentaire supplice de l’arrachement. Et si rompre n’était pas à sa portée ? Si la seule issue au chagrin, c’était revenir ? Car sans un homme à ses côtés, cette femme a peur. Depuis toujours sur le qui-vive, elle a peur. Mais au fond, de quoi ?

Dans ce texte Maria Pourchet entreprend une archéologie des terreurs d’enfant qui hantent les adultes, au cœur des forêts du Grand Est, sur les traces de drames intimes et collectifs.

À lire – Maria Pourchet, Tressaillir, Stock, 2025.