La Maison de la Poésie

La Maison de la Poésie

Scène littéraire

Maison de la Poésie Paris

La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...

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Sans valeur de Gaëlle Obiégly

Lecture par l’autrice

Gaëlle Obiégly, qui a l’art de poser sur le monde un regard joyeusement décalé, s’intéresse dans ce texte à ce qu’elle « trimballe » avec elle. Que ce soit dans un sac à dos ou à bandoulière, dans ses bibliothèques, dans ses lieux de vie, dans sa tête ou dans son corps, quelle valeur donner à ce qui la constitue, intérieurement et extérieurement ? Et que faire lorsqu’elle croise sur sa route un « petit tas d’ordures » qui lui semble posséder une richesse sans nom ? Le « sauver » déjà, de sa condition de déchets, l’analyser ensuite, comme un objet protéiforme, plein d’histoires et de symboles. L’incarner, en somme, et tâcher de le comprendre en s’adressant à ce qu’il renvoie – : « Qui es-tu, petit tas d’ordures ? »

Dans le cadre des Nuits de la lecture.

« Triant laborieusement, j’ai passé plusieurs mois à discriminer ce qui a de la valeur et ce qui ne vaut rien. D’un côté ce qui est destiné au paradis des archives ; de l’autre ce qui est voué à disparaître dans le néant des ordures. »
Gaëlle Obiégly, Sans valeur.

À lire – Gaëlle Obiégly, Sans valeur, éd. Bayard, 2024.

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Missak & Mélinée Manouchian

Par André Manoukian, Claire Mouradian & Olivier Martinaud

Qui d’autre qu’André Manoukian pour célébrer en musique et en poésie la mémoire de Missak et Mélinée Manouchian qui entreront au Panthéon, le 21 février 2024, 80 ans après l’exécution par l’occupant allemand de Missak et de ses camarades communistes de l’Affiche rouge.

De leur enfance à leur rencontre dans le Paris du Front populaire et à leur engagement dans la résistance armée des FTP MOI, l’itinéraire de ces orphelins du génocide des Arméniens est retracé par trois historiens, Astrig Atamian, Claire Mouradian et Denis Peschanski, dans un ouvrage des éditions Textuel, illustré de nombreux documents d’archives dont des poèmes de Missak et son émouvante dernière lettre à Mélinée, qui inspirera Aragon et Léo Ferré.

Lectures et musique jalonneront la soirée présentée par Claire Mouradian.

À lire – Astrig Atamian, Claire Mouradian, Denis Peschanski, Manouchian, Textuel, 2023.
Ouvrage publié avec le soutien de l’UGAB, de la Fondation d’entreprise La Poste, du ministère des armées, d’Amber Capital, de la Fondation Aznavour, de la Fondation Boghossian, de la Fondation Gabriel Péri, de la Fondation Topalian et d’Olivier Legrain, créateur du fonds de dotation Riace France pour les migrants.

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Vivre dans le feu d’Antoine Volodine

Rencontre animée par Pierre Benetti

Depuis plus de trente ans, Antoine Volodine et ses hétéronymes (Lutz Bassmann, Manuela Draeger ou Eli Kronauer pour ne citer qu’eux), bâtissent le “post-exotisme”, un ensemble de récits littéraires de “rêves et de prisons”, étrangers “aux traditions du monde officiel”. Cet édifice dissident comptera, comme annoncé, quarante-neuf volumes, du nombre de jours d’errance entre la mort et la réincarnation selon les bouddhistes. Vivre dans le feu est le quarante-septième opus de cette entreprise sans précédent et c’est le dernier signé par Antoine Volodine. On y suit Sam, un soldat qui va être enveloppé dans les flammes quelques fractions de seconde plus tard, quelques fractions de seconde que dure ce livre, fait de souvenirs et de rêveries. Un roman dont la beauté est forcément, nécessairement, incandescente.

À lire – Antoine Volodine, Vivre dans le feu, Seuil, 2024.

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Se méfier de Kafka de Geoffroy de Lagasnerie

Rencontre animée par Antoine Idier

Le sort réservé à Joseph K dans Le procès de Kafka a de quoi épouvanter : on y découvre un monde régi par un pouvoir « omniprésent et sans règle, effrayant et illogique, tout-puissant mais insaisissable ». Très loin du nôtre a priori. Et, pourtant, nous y reconnaissons quelque chose. Quel est ce « quelque chose » ? Et n’y a-t-il pas matière à nous méfier de cette identification spontanée ? Ce qui nous semble kafkaïen (injuste, arbitraire et donc opaque et imprévisible) ne retrouve-t-il pas une terrible clarté quand on s’extrait de l’appréhension subjective pour penser avec la sociologie ? Joseph K n’est personne en soi ; mais à lui donner un visage, une classe sociale et le cauchemar kafkaïen devient funestement réel, permettant à Geoffroy de Lagasnerie d’interroger la nature même du système judiciaire dans nos sociétés, y compris la notion de jugement et de culpabilité.

« Sans doute est-ce parce que chacun d’entre nous ressent au plus profond de lui-même que notre monde est opaque, que les institutions avec lesquelles nous devons composer pour vivre nos vies sont dotées de fonctions cachées et mystérieuses, (…) que nous cherchons sans cesse, dans la littérature ou la théorie, dans l’art ou la psychanalyse, des interprétations qui pourraient nous dire la vérité de ce qui est – nous révéler ce qui se joue derrière la façade trompeuse des apparences. »
Geoffroy de Lagasnerie, Se méfier de Kafka

À lire – Geoffroy de Lagasnerie, Se méfier de Kafka, Flammarion, 2024.

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Irene de Manuel Vilas

Rencontre animée par Sophie Joubert
Interprète : Manuela Corigliano

Quand Marcelo disparaît, Irene rassemble ses économies, quitte Madrid et embarque pour un voyage autour de la Méditerranée à bord d’un cabriolet. De restaurants en hôtels de luxe, de la Cinecittà à Sète, des décors de Ben-Hur aux cimetières marins, chaque escale a son lot de solitude et de rencontres. Telle une sorcière de l’amour invoquant le fantôme de Marcelo, elle ressuscite l’homme de sa vie dans le corps consommé des amants qu’elle collectionne, jusqu’à ce que le roman d’amour prenne des allures de thriller dramatique…

En partenariat avec l’Institut Cervantes.

À lire – Manuel Vilas, Irene, trad. de l’espagnol par Isabelle Gugnon, éditions du sous-sol, 2024.