La Maison de la Poésie

La Maison de la Poésie

Scène littéraire

Maison de la Poésie Paris

La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...

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RAINER MARIA RILKE – LETTRES À UN JEUNE POÈTE par Grégoire Leprince-Ringuet & Micha Lescot

RAINER MARIA RILKE – LETTRES À UN JEUNE POÈTE
Par Grégoire Leprince-Ringuet & Micha Lescot

Un élève officier de l’armée austro-hongroise, aspirant écrivain, adresse ses tentatives poétiques à Rainer Maria Rilke et sollicite son avis. De 1903 à 1908, en quelque dix lettres, le jeune homme, alors à la croisée des chemins, hésitant entre la voie toute tracée de la carrière militaire et la solitude aventureuse de la vie d’écrivain, confie à son aîné admiré ses doutes, ses souffrances, ses émois sentimentaux, ses interrogations sur l’amour et la sexualité, sa difficulté de créer et d’exister. Le poète lui répond. Une correspondance s’engage dont nous ne connaissions jusque-là qu’un seul versant : les lettres de Rilke. Les Éditions du Seuil dévoilent aujourd’hui celles du jeune poète. Voici donc Rilke et Kappus enfin réunis en un même volume. Micha Lescot et Grégoire Leprince-Ringuet leur donnent voix ce soir.

À lire – Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète (avec les lettres de Franz Xaver Kappus), trad. de l’allemand par Sacha Zilberfarb, Seuil, 2020.

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MICHEL DEGUY, PRIX GONCOURT DE LA POÉSIE 2020

MICHEL DEGUY, PRIX GONCOURT DE LA POÉSIE 2020
En dialogue avec Martin Rueff
& Claude Mouchard en duplex

« “Le coronavirus”… déjà un hémistiche !
L’épigramme peut cadencer !

La contamination descend des Contamines
Tes confins mes confins se confinent
Mais nos confins débordent le confinement
Nousnous se contamine
J’entends l’économie décroître dans les bourses […] »

Dix millions de Chinois auront perdu la face
Masques et vidéos se toisent en chiens de faciès

Le gros Trump a tweeté
“No virus in the States”
Poutine a remis Dieu dans la constitution
Marine avec sa clé rouillée
Verrouille les frontières
Son compère Boris en bouffon Victoria
Repeint sa City en Singapour sur Tamise »

Michel Deguy, « Coronation »

Poète, essayiste, philosophe, professeur de littérature, Michel Deguy crée en 1977 l’incontournable Revue Po&sie. Auteur d’une oeuvre monumentale, Michel Deguy a reçu en mai dernier le Goncourt de la poésie – Robert Sabatier pour l’ensemble de son œuvre. Nous fêtons enfin, ensemble ce soir, ce bel événement.

À lire – Michel Deguy, L’amitié avec Claude Lanzmann, éd. La Rumeur Libre, 2019 – Michel Deguy, Poèmes et Tombeau pour Yves Bonnefoy, éd. La robe noire, 2018.

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DOMINIQUE A – FLEURS PLANTÉES PAR PHILIPPE

DOMINIQUE A – FLEURS PLANTÉES PAR PHILIPPE

Le 12 septembre 2019, Philippe Pascal disparaissait brutalement, alors que son groupe Marquis de Sade, séparé depuis 1981 et qui venait de se reformer pour une série de concerts, préparait un troisième album inespéré. Pour rendre hommage au chanteur magnétique qu’il rêvait d’approcher à ses débuts, Dominique Ané, connu sous son nom d’artiste Dominique A, nous livre le récit sobre et délicat de leurs rencontres souvent manquées, de ce qui a eu lieu et de ce qui aurait pu avoir lieu. Au fil des pages, ce sont les destins croisés de deux chanteurs liés à deux villes voisines, Rennes et Nantes, que nous raconte l’auteur sans enjoliver ou cacher ses sentiments.

À lire – Dominique Ané, Fleurs plantées par Philippe, Médiapop Éditions, 2020.
À écouter – Dominique A, « Vie étrange », Cinq7/Wagram, 2020.

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PAUL B. PRECIADO – JE SUIS UN MONSTRE QUI VOUS PARLE

PAUL B. PRECIADO – JE SUIS UN MONSTRE QUI VOUS PARLE
Par l’auteur, Anna Mouglalis, Félix Maritaud & Naëlle Dariya

En novembre 2019, Paul B. Preciado s’exprime devant 3500 psychanalystes lors des journées internationales de l’Ecole de la Cause Freudienne à Paris et en appelle à une remise en question fondamentale : « Continuer à pratiquer la psychanalyse en utilisant la notion de différence sexuelle, avec des instruments cliniques comme le complexe d’Œdipe, est aussi aberrant que de prétendre que la terre est plate. » La conférence provoque un véritable séisme dans l’auditoire et depuis les associations psychanalytiques se déchirent. Filmé par des smartphones, le discours est mis en ligne et des fragments sont retranscrits, traduits et publiés sur internet sans souci d’exactitude. Le texte est désormais disponible dans son intégralité et le philosophe vient ce soir, en talentueuse compagnie, en faire entendre des extraits.

À lire – Paul B. Preciado, Je suis un monstre qui vous parle, Grasset, 2020.

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ANOUK GRINBERG – ET POURQUOI MOI JE DOIS PARLER COMME TOI ?

ANOUK GRINBERG – ET POURQUOI MOI JE DOIS PARLER COMME TOI ?
En dialogue avec Françoise Monnin et Tiphaine Samoyault

Chez eux, l’imagination est en tête, les visions débordent, les identités sont multiples, et les sens sont à nu. L’enfance est partout, le réel est augmenté de dialogues avec des esprits et ils parlent couramment la langue du chaos ; le dedans est dehors. On dit d’eux qu’ils sont fous ou idiots.

À leur façon, ils portent aussi le monde. Ils disent, à corps et à cri : « Je ne suis pas ce que vous croyez », ils font des danses de vie pour éclairer leurs chambres noires, ils écrivent au monde et le monde n’entend pas ; ils créent sans le savoir, et nous nous inclinons devant la vie qu’ils portent en eux. Ils ont eu la pulsion d’écrire, comme on a la pulsion de la vie. Ils se fichaient d’écrire « comme il faut » ; ils obéissaient à d’autres lois, inventaient des langues pour se tenir au plus près d’eux-mêmes. Ça jette des étincelles.

Nos coeurs sont à la fête, même quand c’est triste. On retrouve des frères, des soeurs, ou bien nous-mêmes, épluchés de nos falbalas. Avec les écrits bruts, on est à la source de pourquoi l’écriture vient, pour faire monter la vie, pour s’ébrouer du malheur et en faire des feux de camps, pour faire vivre l’esprit.

Anouk Grinberg propose une constellation de textes d’art brut, des bijoux d’inventivité et de liberté.

À lire – Anouk Grinberg, Et pourquoi moi je dois parler comme toi ?, Le Passeur, 2020.