La Maison de la Poésie

La Maison de la Poésie

Scène littéraire

Maison de la Poésie Paris

La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...

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SANDRO VERONESI – LE COLIBRI

SANDRO VERONESI – LE COLIBRI
Lecture par Pierre Baux
Rencontre animée par Sylvie Tanette

Marco Carrera est le « colibri ». Comme l’oiseau, il emploie toute son énergie à rester au même endroit, à tenir bon malgré les drames qui ponctuent son existence. Alors que s’ouvre le roman, toutes les certitudes de cet ophtalmologue renommé, père et heureux en ménage, vont être balayées par une étrange visite au sujet de son épouse, et les événements de l’été 1981 ne cesseront d’être ravivés à sa mémoire.

Cadet d’une fratrie de trois, Marco vit une enfance heureuse à Florence. L’été, lui et sa famille s’établissent dans leur maison de Bolgheri, nichée au sein d’une pinède de la côte Toscane. Cette propriété, qui devait symboliser le bonheur familial, est pourtant le lieu où va se jouer le drame dont aucun membre de la famille Carrera ne se relèvera tout à fait. En cet été 1981, celui de ses vingt-deux ans, se cristallisent les craintes et les espoirs de Marco qui devra affronter la perte d’un être cher et connaîtra un amour si absolu qu’il ne le quittera plus.

Grâce à une architecture romanesque remarquable qui procède de coïncidences en découvertes, Veronesi livre un roman ample et puissant qui happe le lecteur dans un monde plus vrai que nature où la vie, toujours, triomphe.

À lire – Sandro Veronesi, Le Colibri, trad.de l’italien par Dominique Vittoz, Grasset, 2021.

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LAURENT MAUVIGNIER – HISTOIRES DE LA NUIT

LAURENT MAUVIGNIER – HISTOIRES DE LA NUIT
Rencontre animée par Nathalie Crom

Dans une maison d’un hameau isolé, un dîner de fête se prépare, on doit célébrer les quarante ans de Marion. Son mari Bergogne, sa fille Ida et leur voisine Christine s’activent. Et autour, des inconnus rôdent… Le dernier roman de Laurent Mauvignier est une prouesse littéraire, où le suspens vient autant de la tournure de la phrase que de la scène décrite. Huis-clos saisissant qui tient le lecteur en haleine jusqu’à la dernière goutte.

À lire – Laurent Mauvignier, Histoires de la nuit, éd. de minuit, 2020.

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MANUEL VILAS – ALEGRÍA

MANUEL VILAS – ALEGRÍA

Lecture par Pierre Baux
Rencontre animée par Sophie Joubert - Interprète : Manuela Corigliano

« Je suis arrivé par la douleur à la joie », écrit le poète José Hierro.

De chambres d’hôtel en aéroports, assailli par une profusion de souvenirs, Manuel Vilas poursuit la mise à nu de son narrateur. Il orchestre la symphonie de la mémoire et enrichit son tableau de nouveaux motifs comme celui de l’allégresse. Toujours entouré de ses musiciens, ombres de son passé, en dialogue incessant avec les doubles de ses fantômes, auxquels il ajoute Arnold (pour Schönberg), sa part sombre, son ange de la dépression. Le passé coule partout, vague sans cesse rabattue, il est dans les machines à presser les oranges, dans les chemises jamais assez blanches, dans les cours d’eau, comme sous le sol que l’on foule.

Alegría tend résolument du côté de la lumière et Manuel Vilas offre, après Ordesa (Prix Femina étranger 2019), un grand livre solaire. Son audace littéraire et sa capacité à transfigurer l’intime en universel le désignent comme un de nos écrivains et poètes contemporains majeurs.

À lire – Manuel Vilas, Alegria, trad. de l’espagnol par Isabelle Gugnon, éd. du sous-sol, 2021.

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Anne Mulpas - Abécéd'Air et de Feu - P de Porte

Abécéd’Air et de Feu - P de Porte
Une chronique sonore d'Anne Mulpas - poème 6. Une lettre > un mot et le voyage commence, l'imaginaire se déplie, combine intime, social et politique, récit vrai et fictif, le quotidien et l'utopie au creux du poétique.

Enfant-moi/Poète/femme qu’elle est > un seul et même heurtoir.
Des mains qui s’obstinent à pénétrer la page, s’égratignent aux battants de mémoire.
La Porte a contracté la lèpre, les paumes qui l’étreignent voient fleurir des lèvres.
P de Porte baigne dans le Sang d’un Poète.
Imagerie Jean Cocteau. Musique Georges Auric, s’il vous plaît.

Porte-parole — porte comme un visage. Dès lors s'entrebâille, le temps d’une ritournelle. Ritournelle d’enfant-moi : je fais le tour de la maison, je ferme les volets, je ferme la porte, j’éteins les lumières et je tourne à clé.
On tire sur les lobes des oreilles avant de choper le bout du nez entre ses doigts. L’enfant rit au seuil de l’Autre aimé qui s’incline vers lui.
On l’ouvre, l’enfant, on le ferme à volonté.
Et l’enfant rit !
Mécanisme intérieur. Bobinette-chevillette, c’est bien avant d’avoir vu le loup tout ça. Poète n’aime pas du tout du tout l’idée qu’on ouvre le ventre du loup, qu’on en sorte la grand-mère
— et tout ça.

Merci au compagnon de chemin, le conteur Fred Pougeard pour le souffle de Rainer Maria Rilke, les jupons d’Alice au Pays de Lewis Caroll et les mémoires de Sa Majesté Louis XIV.

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Anne Mulpas - Abécéd'Air et de Feu - I d'Instinct

Aujourd'hui, l'Abécéd'Air est un Abécéd'Autres et c'est le I d’Instinct en compagnie de la danseuse Léa Salomon.

Léa Salomon est née en 1996 à Paris.
En 2015, elle obtient le Prix du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris et entre au Junior Ballet du CNSMDP.
L’année suivante, elle rejoint le Ballet du Capitole pour la production de "Giselle". Elle expérimente également, à l’étranger, des répertoires nouveaux (Nederlands Dans Theater , Batsheva Dance Compagny…).
En 2017 elle intègre la compagnie de Blanca Li et danse "Solstice", sa nouvelle création, toujours en tournée aujourd'hui.
En 2019, elle rencontre Karl Paquette et intègre le corps de ballet de "Mon premier Lac des Cygnes", créé et produit au Théâtre Mogador.
À 24 ans aujourd'hui, Léa continue de s'enrichir et de se découvrir dans une carrière mêlant le répertoire classique et contemporain.

...

Le feu découle de terres séquestrées, de semences stérilisées.
Instinct de feu dans l’œuf
— une consolation dernière pour réchauffer du froid premier.
Notre imagination est une blague brûlante et carnassière. Une nuée d’oiseaux est un nuage qui danse et les oiseaux sont d’anciens dinosaures.
Instinct d’ailleurs et morsure du ciel.
Entre deux eaux, deux rives, un souffle — devenir ce que l’on est.
...

Merci à l’amie comédienne, Bénédicte Lesenne, glissant Jenny Litzelmann et Konrad Lorenz, serpentant Charles Baudelaire, et plumant/déplumant le Quetzalcoatl aussi bien qu’Eluard.