La Maison de la Poésie

La Maison de la Poésie

Scène littéraire

Maison de la Poésie Paris

La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...

En cours de lecture

CHANTAL THOMAS – JOURNAL DE NAGE

Rencontre animée par Sophie Joubert

« Au sortir du confinement, où le corps était vécu dans la séparation et la contrainte, j’ai tout à coup ressenti l’arrivée de l’été et la nage comme une libération bouleversante. Ce journal de nage (qui va de juin à fin août 2021) comprend des impressions vives notées presque chaque jour à la sortie du bain, les associations d’idées dont il s’est accompagné, des découvertes sur Nice (au 19e siècle en particulier) et les lectures de mon été. Parmi celles-ci, les journaux de Kafka, véritable fil conducteur, avec la question du corps, de la distance par rapport à son corps, de ses ressources de plaisir ou de malheur. Et notamment cette phrase : “Comme sont éloignés de moi par exemple les muscles des bras”, qui fut un déclic. En écrivant ce journal de nage, je poursuis l’entreprise paradoxale, entamée avec Souvenirs de la marée basse, texte sur ma mère en nageuse, de saisir l’insaisissable, de doter d’une mémoire ce qui, tracé sur les flots, est voué à l’effacement immédiat. Je tends à rejoindre le monde, à célébrer sa splendeur dans son éclat le plus fugitif, et donc à l’inscrire. »
Chantal Thomas.

À lire – Chantal Thomas, Journal de nage, coll. « Fiction et Cie », Le Seuil, 2022.

En cours de lecture

« LE CORPS DES FEMMES » AVEC EMMANUELLE BAYAMACK-TAM

Un cycle proposé par Camille Froidevaux-Metterie

S’il n’y a pas d’écriture féminine, il y a assurément des écritures incarnées, des livres qui disent l’expérience vécue du corps des femmes. Celle-ci s’éprouve de mille manières singulières, elle est aussi le lieu d’une condition corporelle partagée, longtemps éprouvée sous le signe de l’objectivation, aujourd’hui réinvestie comme le lieu d’une libération. Ce cycle de rencontres fera entendre la voix de ces autrices qui font résonner cette aspiration, en dialogue avec la pensée féministe, dans la mise en commun des récits de soi.

À lire – Camille Froidevaux-Metterie, Un corps à soi, Seuil, 2021.

Emmanuelle Bayamack-Tam, À L’abordage !, P.O.L., 2021 – Arcadie (Prix Inter 2019), P.O.L., 2018

En cours de lecture

MARIELLE MACÉ – UNE PLUIE D’OISEAUX

Rencontre animée par Camille Thomine

Nous sommes attachés aux oiseaux, depuis longtemps et par des liens de toutes sortes : par l’émerveillement, la curiosité, la chasse, les rites… Par la langue aussi, car la virtuosité des oiseaux et leur façon d’enchanter les paysages posent aux hommes la question de leurs propres langages, de ce que leur parole à eux sait déposer de bien dans le monde. L’histoire de la poésie est d’ailleurs en grande partie consacrée à dire et entretenir ces attachements.

Or voici que les oiseaux tombent, comme une pluie. En quinze ans, près d’un tiers des oiseaux ont disparu de nos milieux. Alors on tend l’oreille, on essaie de traduire les alertes et d’écouter mieux.

Ce livre explore la force de ces attachements, et pense ce nouveau rendez-vous que nous avons avec les oiseaux, à présent qu’ils disparaissent. Il réfléchit à ce que c’est que se suspendre à ce qui tombe, à la manière dont cela fait tenir autrement au monde.

Il tente donc de nouvelles manières de parler nature, par temps d’extinction : des manières d’exercer nos responsabilités de vivants parlants au beau milieu des paysages, avec des oiseaux à l’esprit, à l’oreille, dans la vue : avec des oiseaux plein la voix.

À lire – Marielle Macé, Une pluie d’oiseaux, coll. « Biophilia », éd. Corti, 2022.

En cours de lecture

DURAS INTIME

Avec Colette Fellous & Joëlle Pagès-Pindon
Rencontre animée par Minh Tran Huy

Grâce à elles, nous sommes forts d’archives audiovisuelles et livresques et nous pouvons encore passer de riches heures avec la figure Duras. Dans Le petit foulard de Marguerite D. Colette Fellous nous raconte un après-midi d’automne qu’elle a passé chez elle, rue Saint-Benoît. Simultanément, paraît une correspondance adressée par Duras à Michelle Porte, assortie d’une substantielle évocation par cette dernière de leur dialogue ininterrompu au cours de trente années de collaboration et de complicité amicale. Elle est ici interrogée par Joëlle Pagès-Pindon qui annote et préface le volume. Avant de revoir les beaux films de Michelle Porte (« Les lieux de Marguerite Duras », « Savannah Bay c’est toi », « L’après-midi de Monsieur Andesmas ») ou encore les entretiens préparés par Colette Fellous entre Duras et Godard, et avant de les lire bien sûr, écoutons-les nous livrer leur Duras intime.

À lire – Colette Fellous, Le petit foulard de Marguerite D., Gallimard, 2022 – Marguerite Duras & Michelle Porte, Lettres retrouvées (1969-1989), édition préfacée et annotée par Joëlle Pagès-Pindon, Gallimard, 2022.

En cours de lecture

MAUD LÜBECK – « CHRONIQUES D’UN ADIEU »

Avec Clotilde Hesme & Irène Jacob

Dans cette lecture musicale, Maud Lübeck met en résonance son nouvel album « 1988, chroniques d’un adieu » inspiré du journal intime de son adolescence, exhumant un drame survenu durant l’été de ses quinze ans, avec des fragments de journaux de deuil amoureux issus de la littérature, parmi lesquels ceux de Joan Didion, Frédéric Boyer ou encore Jean-Claude Grumberg. Elle sera accompagnée par deux comédiennes qui figurent au casting de son album imaginé comme un roman musical, la BO du film d’une époque, Irène Jacob et Clotilde Hesme.

À écouter – Maud Lübeck, « 1988, chroniques d’un adieu », Finalistes, 2022.