La Maison de la Poésie

La Maison de la Poésie

Scène littéraire

Maison de la Poésie Paris

La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...

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Sylvain Prudhomme – L’enfant dans le taxi

Lecture par l'auteur
Rencontre animée par Sophie Joubert

Malusci, le grand-père sur les traces duquel le narrateur était parti en Algérie dans Là avait dit Bahi, est mort. Ce nouveau roman s’ouvre le jour de son enterrement. Une parole est alors prononcée, elle contient un secret de famille. L’écrivain s’en empare et tâche de combler le vide et les silences par ses mots, ses phrases, ses questions, sa fiction. Cependant, sa compagne et lui se séparent, se laissent partir, tristes mais sans heurts. Un livre magnifique, doux et mélancolique, tout en suspension.

À lire – Sylvain Prudhomme, L’enfant dans le taxi, éd. de Minuit, 2023.

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Colson Whitehead – Harlem shuffle

Rencontre animée par Gladys Marivat
Interprète : Marguerite Capelle

Couronné en 2017 et 2020 par le prix Pulitzer, Colson Whitehead, né en 1969, s’inscrit dans la lignée des rares romanciers distingués à deux reprises par cette prestigieuse récompense, à l’instar de William Faulkner et John Updike.

Avec Harlem Shuffle, il se réinvente une fois encore et nous offre un formidable tableau du New York des années 1960, féroce et drôle, tout autant roman noir dont il détourne les codes que roman social autour de la lutte pour les droits civiques.

“Harlem dans ce livre est comme une créature organique, dont l’écriture de Whitehead parvient à saisir les odeurs, les textures, les goûts.”
Radio France, Lucile Commeaux

À lire – Colson Whitehead, Harlem shuffle, trad. de l’anglais (États-Unis) par Charles Recoursé, coll. « Terres d’Amérique », Albin Michel, 2023.

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Dominique Fortier – Les ombres blanches

Rencontre animée par Camille Thomine

Emily Dickinson aurait pu ne jamais être pour nous qu’un nom étranger. Celui d’une femme, américaine, moins connue pour son talent littéraire que pour avoir passé la majeure partie de sa vie confinée chez elle. Puisqu’elle s’était toujours farouchement refusée à voir ses écrits publiés, rares sont ceux qui savaient, de son vivant (1830-1886), qu’Emily était aussi une formidable poète. Peu avant son décès, elle demande à sa sœur Lavinia de brûler tous ses papiers personnels. Mais lorsque cette dernière découvre dans sa chambre des centaines de poèmes renversant de beauté, griffonnés sur des morceaux d’enveloppes ou d’emballages, elle est à la fois sidérée et incapable de lui obéir. Dans ce roman profond et envoûtant, Dominique Fortier prolonge la vie d’Emily Dickinson en racontant la grande aventure qui mènera des héroïnes anonymes à faire paraître ses poèmes pour la première fois.

À lire – Dominique Fortier, Les ombres blanches, Grasset, 2023.

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Laure Murat – Proust, roman familial

Rencontre animée par Laure Adler

« Je suis née dans un milieu favorisé et dans une bibliothèque. Ce fut ma chance. » Quel milieu ? L’aristocratie, avec laquelle Laure Murat a dû rompre brutalement. Un monde on ne peut plus codifié où « tout effort doit être radié, toute passion dissimulée, toute souffrance tue, selon une orthopédie mentale aux règles non écrites. » Si Laure Murat s’est « sauvée », elle le doit de toute évidence à elle-même mais également à Proust, celui-là même que son arrière-grand-mère invitait à dîner (« Ce petit journaliste que je mettais en bout de table… ») et qui n’aura fait qu’une bouchée, dans À la recherche du temps perdu, de toute la famille de l’autrice. Proust, roman familial est une plongée en pays aliénant mais également un vibrant hommage au grand écrivain des faux-semblants.

À lire – Laure Murat, Proust, roman familial, Robert Laffont, 2023.

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Zeruya Shalev – Stupeur

Rencontre animée par Gisèle Sapiro
Interprètes : Michel Zlotowski & Lior Silberstein

Au chevet de son père mourant, Atara recueille les propos confus de cet homme qui l’a élevée avec sévérité. Il l’appelle Rachel, du nom de sa mystérieuse première épouse, s’adresse à elle par une vibrante déclaration d’amour. Troublée, Atara retrouve sa trace et réveille chez cette femme âgée un douloureux passé dans la lutte armée clandestine. Rachel n’a rien oublié de ces années de résistance contre les Anglais, avant la fondation de l’État d’Israël, et surtout pas le prénom de celle qui aujourd’hui se présente à elle. Mais de qui Atara porte-t-elle le nom ? La rencontre entre ces deux femmes bouleversera de façon inattendue leur existence et liera à jamais leur destin.
En sondant magistralement l’âme humaine, Zeruya Shalev montre comment l’histoire collective d’une société fracturée bouscule les liens privés.

À lire – Zeruya Shalev, Stupeur, trad. de l’hébreu par Laurence Sendrowicz, Gallimard, 2023.
– Gisèle Sapiro, Peut-on dissocier l’œuvre de l’auteur ?, Seuil, 2020.