La Maison de la Poésie

La Maison de la Poésie

Scène littéraire

Maison de la Poésie Paris

La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...

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Seynabou Sonko – Djinns

Lecture par l’auteure avec Marc-Antoine Perrio & Mennel Salaam

Selon sa Mami Pirate, Penda a deux « djinns », l’un est noir, l’autre est blanc. Lequel a réussi à la faire virer de la supérette dans laquelle elle travaille ? Et comme si une mauvaise nouvelle ne pouvait jamais arriver seule, c’est ce même jour que Jimmy, le jeune voisin-ami dont la mère a disparu et sur lequel Penda et sa Mami veillent, est interné en hôpital psychiatrique. Sauver Jimmy, voilà la mission que les deux femmes se donnent. Pour cela il faut que la vielle femme guérisseuse initie sa petite fille aux traditions gabonaises, afin qu’elle puisse laver l’âme de son ami de sa maladie. Tiraillée entre deux cultures et deux croyances, balloté entre l’univers de Mami Pirate et celle des jeunes de son quartier, Penda hésite, tergiverse, essaie. Un premier roman remarquable où les conflits de l’héroïne font écho à ceux de la société actuelle – avec verve, intelligence, humour et tendresse.

« La seule chose à faire pour l’instant c’était d’attendre. Attendre qu’on le laisse sortir et qu’il revienne au quartier par lui-même. Attendre. Un verbe si tendre ne m’avait jamais paru aussi cruel. »
Seynabou Sonko, Djinns

À lire – Seynabou Sonko, Djinns, Grasset, 2023.

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Lydie Salvayre – Irréfutable essai de successologie

Rencontre animée par Sylvie Tanette

Comment se faire un nom ? Comment émerger de la masse ? Comment s’arracher à son insignifiance ? Comment s’acheter une notoriété ? Comment intriguer, abuser, écraser, challenger ? Comment mentir sans le paraître ? Comment obtenir la faveur des puissants et leur passer discrètement de la pommade ? Comment évincer les rivaux, embobiner les foules, enfumer les naïfs, amadouer les rogues, écraser les méchants et rabattre leur morgue ? Comment se servir, mine de rien, de ses meilleurs amis ? Par quels savants stratagèmes, par quelles souplesses d’anguille, par quelles supercheries et quels roucoulements gagner la renommée et devenir objet d’adulation ?
Lydie Salvayre croque notre époque obsédée par la performance et la réussite.

« Le succès est le remède universel longuement recherché pour guérir du malheur. »
Lydie Salvayre, Irréfutable essai de successologie

À lire – Lydie Salvayre, Irréfutable essai de successologie, Seuil, 2023.

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Constance Debré – Offenses

Rencontre animée par Elisabeth Philippe

« Un meurtre c’est fait pour que quelque chose s’arrête. Est-ce que c’est possible que les choses s’arrêtent, que ce ne soit pas toujours le même aplat de tout, sur le même ton, à la même vitesse qui vous avale, irrespirable, le souffle court, ne plus avoir d’oxygène au cerveau à force, est-ce que c’est possible que tout le monde se taise, que le bébé se taise, que sa mère se taise, que le dealer se taise, que les flics se taisent, que les juges se taisent, que tous ils se taisent. Qu’ils fassent ce qu’ils veulent de lui, il leur donne son corps, mais qu’il puisse se taire, qu’ils le laissent ne plus répondre. »

« Vous marchez sur nous, je ne sais pas si vous savez. Non je crois que c’est quelque chose que vous avez oublié. Vous vivez de nous, nous sommes le prix de ce que vous êtes, vous ne vous posez pas la question. Vous savez bien pourtant que toute chose a un prix, que c’est comme ça que marche le monde. »
Constance Debré, Offenses

À lire – Constance Debré, Offenses, Flammarion, 2023.

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Une histoire du vertige - Camille de Toledo & Valentin Mussou

Dialogue entre un écrivain & un violoncelle

« Écoute, le sol se dérobe, les mots dérapent, nous perdons l’équilibre. Partout, nos appuis s’érodent, la vie se dérègle et nous restons suspendus. Nous regardons en-dessous, loin, et nous voyons la Terre, les autres espèces ; mais nous en sommes séparés… Tu vois ? Nous entrons dans le monde des vertiges. Et moi, figure-toi, qu’est-ce que je peux faire à part chercher à la comprendre, cette vie vertigineuse… »

À lire – Camille de Toledo, Une histoire du vertige, Verdier, 2023.

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Ces mots traversent les frontières, 111 poètes d’aujourd’hui, Anthologie

Avec douze écrivains de l'Anthologie
Avec Anne Le Pape (violon) & Johanne Mathaly (violoncelle)
Avec Anna Ayanoglou, Jean d’Amérique, Camille Bloomfield & Maïss Alrim Karfou, Cyril Dion, Pierre Guénard, Lisette Lombé, Antoine Mouton, Arthur Navellou, Suzanne Rault-Balet, Jacques Rebotier, Stéphanie Vovor, Laurence Vielle.

Cette anthologie du Printemps des Poètes 2023 proposent 111 poètes contemporains et des textes pour la plupart inédits. La plus jeune a 20 ans à peine, le plus âgé était centenaire. Tous partagent notre quotidien autour de la thématique corrosive des frontières. Leurs écrits sont d’une diversité et d’une richesse stimulantes. Ils offrent un large panorama de la poésie de notre époque. Avec notamment des textes de Dominique Ané, Olivier Barbarant, Rim Battal, Tahar Ben Jelloun, Zéno Bianu, William Cliff, Cécile Coulon, Charlélie Couture, Jean D’amérique, Michel Deguy, Pauline Delabroy-Allard, Guy Goffette, Michelle Grangaud, Simon Johannin, Charles Juliet, Abdellatif Laâbi, Hervé Le Tellier, Jean Portante, Jacques Roubaud, Eugène Savitzkaya, Laura Vazquez, Jean-Pierre Verheggen, Antoine Wauters…

Mesure du temps
La fenêtre qui donne sur les quais
n’arrête pas le cours de l’eau
pas plus que la lumière n’arrête
la main qui ferme les rideaux
Tout juste si parfois du mur
un peu de plâtre se détache
un pétale touche le guéridon
Il arrive aussi qu’un homme
laisse tomber son corps
sans réveiller personne
Guy Goffette – Ces mots traversent les frontières, 111 poètes d’aujourd’hui