La Maison de la Poésie

La Maison de la Poésie

Scène littéraire

Maison de la Poésie Paris

La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...

En cours de lecture

Regards croisés sur la poésie britannique contemporaine

Avec Martine De Clercq, Pascale Petit, Stephen Romer & Valérie Rouzeau
Rencontre animée par Jacques Darras

Il flotte un air de rébellion sauvage sur l’Angleterre contemporaine. Des forces anciennes longtemps réprimées semblent s’être tout à coup libérées, bousculant l’une des démocraties les plus vieilles au monde. Une rupture s’est créée avec le Continent comme si l’espace juridique romain de la nouvelle Europe ne convenait plus à une nation où la Constitution se confond avec la Coutume. Simultanément un long régime monarchique fondé sur la réserve et la mesure prenait fin avec la mort de sa souveraine. Est-ce que la poésie britannique des dernières décennies avait anticipé ces chocs ? C’est ce que nous examinerons ce soir, en faisant entendre les textes de l’anthologie L’île rebelle, choisis et traduits par Martine De Clercq, et en écoutant les commentaires de deux des cinquante poètes anglais présents dans l’anthologie, Pascale Petit et Stephen Romer. La première, de père français et de mère galloise, a choisi d’écrire le poème en anglais. Dans son tout récent recueil Fauverie (Le Castor Astral), traduit par Valérie Rouzeau et préfacé par Martine De Clercq, elle aborde le sujet douloureux et grave de l’inceste qu’elle transcende héroïquement par la métaphore. Le second, Stephen Romer, le plus Français des poètes anglais puisqu’il a longtemps enseigné la littérature anglaise à l’Université de Tours tout en restant en contact avec Oxford, est un érudit subtil, passeur entre autres d’Yves Bonnefoy en anglais. Nous leur demanderons si l’humour serait plus que jamais la forme britannique de maintenir la « sauvagerie » de la société à distance ?
Jacques Darras

À lire – L’île rebelle. Anthologie de poésie britannique au tournant du XXIᵉ siècle, trad. de l’anglais par Martine De Clercq et Jacques Darras, édition de Martine De Clercq, préface de Jacques Darras, Poésie/Gallimard, 2022.
Pascale Petit, Fauverie, trad. de l’anglais par Valérie Rouzeau, préface par Martine De Clercq, Le Castor Astral, 2014, rééd. 2023.
Stephen Romer, Le fauteuil jaune, trad. de l’anglais par Gilles Ortlieb et Antoine Jaccottet, éd. Le bruit du temps, 2022.

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Alana S. Portero – La mauvaise habitude

Rencontre animée par Amandine Schmitt- Interprète : Manuela Corigliano

Madrid, années 90. C’est l’histoire d’une petite fille puis d’une adolescente emmurée : d’une part, dans un corps de garçon et d’autre part, dans une banlieue hantée par les junkies et la misère. Funestement habituée à ce que rien n’aille de soi dans cette vie, elle voit tout, sait lire sous la peau, au creux des silences. Elle sait la violence, celle que les hommes exercent sur les femmes, et celle qui les conduit à s’autodétruire. Elle sait aussi que de l’humanité souffle partout, y compris dans ce quartier abandonné au pire. Alors elle cherche, elle attend les modèles qui pourraient lui montrer la voie et auxquels s’identifier pour pouvoir enfin se déployer…

À lire – Alana S. Portero, La mauvaise habitude, trad. de l’espagnol par Margot Nguyen Béraud, Flammarion, 2023.

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Pierric Bailly – La Foudre

Rencontre animée par Nathalie Crom

La Foudre est un roman sur la passion amoureuse et la sidération.
John, le narrateur, une trentaine d’années, est berger dans le Haut-Jura. Chaque année, il passe cinq mois dans un chalet d’alpage pour garder un troupeau de brebis. Découvrant dans le journal que son ami de lycée, Alexandre Perrin, devenu vétérinaire, écologiste et militant de la cause animale, est accusé du meurtre d’un de ses voisins, un jeune chasseur de vingt ans. Une bagarre qui a mal tourné. Alexandre a été arrêté et placé en détention provisoire. John, troublé, va tenter d’en savoir plus. Il prend contact avec Nadia, la femme d’Alexandre, avec qui il était également au lycée. Il se retrouve alors entraîné dans une histoire passionnelle inattendue qui va bouleverser sa vie.

À lire – Pierric Bailly, La Foudre, P.O.L., 2023

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Hollie McNish – Je souhaite seulement que tu fasses quelque chose de toi

Lecture-performance (en français) par l'autrice
Rencontre animée par Adrien Gombeaud

Du tabou des règles aux injonctions à être belle, de l’expérience de la parentalité aux céréales anti-masturbation de Kellogg’s, Hollie McNish tend un miroir affectueux au monde qui nous entoure et à celui de son enfance.
À travers une série de divagations pleines d’esprit et d’humour, où alternent prises de position et poèmes brûlants, l’autrice interroge le quotidien de nos vies et ses interdits. Loin de condamner notre société, sa vision enchantée sonde nos comportements et les décortique pour offrir des perspectives nouvelles sur les multiples façons de l’habiter poétiquement.
Née en 1983 à Glasgow, Hollie McNish est une poétesse, écrivaine, slameuse et performeuse. Elle se produit dans le monde entier et a notamment collaboré avec Kae Tempest.

À lire – Hollie McNish, Je souhaite seulement que tu fasses quelque chose de toi, trad. de l’anglais par Valérie Rouzeau et Frédéric Brument, Le Castor Astral, 2023.

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Ocean Vuong – Le temps est une mère

Lecture par Olivier Martinaud
Rencontre animée par Marie-Madeleine Rigopoulos - Interprète : Marguerite Capelle

Le premier roman d’Ocean Vuong, Un bref instant de splendeur, prenait la forme d’une lettre adressée par un fils à sa mère analphabète. Dans son recueil de poèmes Le temps est une mère, Ocean Vuong renoue avec cette voix singulière, qui témoigne de la violence des traumas autant que des éblouissements de l’amour. Confiant dans les pouvoirs du langage, il use ici des ressources vivifiantes de la poésie pour faire face à la perte de sa mère et donner forme à l’absence. D’un poème à l’autre, des souvenirs émergent, révélateurs des blessures de l’Amérique. D’une rare intensité émotionnelle, la langue d’Ocean Vuong casse la syntaxe, s’autorise des audaces formelles toujours irriguées par un lyrisme incandescent, faisant de ce recueil un sommet d’humanité.

À lire – Ocean Vuong, Le temps est une mère, trad. de l’anglais (États-Unis) par Marguerite Capelle, Gallimard, 2023.