La Maison de la Poésie

La Maison de la Poésie

Scène littéraire

Maison de la Poésie Paris

La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...

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Étienne Kern – La vie meilleure

Avec Mathieu Baillot

Tout le monde connaît la « méthode Coué » qui désigne, dans l’usage courant, nos vaines tentatives d’auto-persuasion. À ceci près qu’on a oublié combien Émile Coué (pharmacien de son état, né en 1857) fut une star au tournant du vingtième siècle. Étienne Kern nous rafraîchit la mémoire, retraçant la carrière de cet idéaliste et philanthrope qui ne cesse de nous adresser des clins d’œil, à nous qui sommes plus que jamais obsédés par nos souffrances et prêts à tout pour les soulager.

À lire – Étienne Kern, La vie meilleure, Gallimard, 2024

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Christophe Bigot – Un autre m’attend ailleurs

Avec Nesles
Au tournant des années 1980, tous les yeux sont rivés sur Marguerite Yourcenar, l’autrice des Mémoires d’Hadrien. Pourtant, que sait-on d’elle ? Qu’elle vit aux États-Unis, qu’elle vient de perdre sa compagne, l’Américaine Grace Frick… À près de soixante-seize ans, Yourcenar semble ne plus rien avoir à attendre de la vie. La rencontre de Jerry Wilson va tout changer. Avec ce photographe américain homosexuel âgé de trente ans commence alors un roman d’amour aussi inattendu que destructeur. On connaissait le dernier amour de Marguerite Duras (Yann Andréa) ; c’est celui de Marguerite Yourcenar que Christophe Bigot exhume en cette rentrée. Invention d’un amour hors normes sur lequel le VIH va venir jeter son ombre.

À lire –
Christophe Bigot, Un autre m’attend ailleurs, éd. de La Martinière, 2024.

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Gabriella Zalapi – Ilaria ou la conquête de la désobéissance

Entretien mené par Sophie Joubert
Un jour de mai 1980, Ilaria, huit ans, monte dans la voiture de son père à la sortie de l’école. De petits hôtels en aires d’autoroute, l’errance dans le nord de l’Italie se prolonge. En pensant à sa mère, elle se promet de ne plus pleurer. Elle apprend à conduire et à mentir, découvre Trieste, Bologne, l’internat à Rome, une vie paysanne et solaire en Sicile. Grâce aux jeux, aux tubes chantés à tue-tête dans la voiture, l’enlèvement ressemble à une enfance presque normale. Mais le père boit trop, il est un «guépard nerveux» dans un nuage de nicotine. S’il la prend par la main, mieux vaut ne pas la retirer, ni reculer son visage quand il lui pince la joue. Ilaria observe et ressent tout : l’écroulement d’une petite fille qui doit accomplir seule l’apprentissage de la vie.

Avec le soutien de Pro Helvetia.

À lire –
Gabriella Zalapi, Ilaria ou la conquête de la désobéissance, éd. Zoé, 2024.

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Rebecca Lighieri – Le Club des enfants perdus

Rencontre animée par Sylvie Tanette

Les parents de Miranda, tous deux comédiens, l’élevent dans la joie de vivre et la passion de l’art, de la culture et de la liberté. Avec une fougue rare et précieuse, pensent-ils. Mais depuis sa tendre enfance, leur fille développe une triste étrangeté qui, à l’adolescence, confine à la dépression. Jeune adulte, les troubles s’accentuent : Miranda souffre de dédoublement, lit dans les pensées d’autrui. Rattrapée par des fantômes, elle se rapproche du Club des 27, qui réunit les artistes du rock morts à l’âge de 27 ans. Un terrible compte à rebours commence.

À lire – Rebecca Lighieri, Le Club des enfants perdus, P.O.L., 2024

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La revue La Femelle du Requin invite Philippe Jaenada

Entretien mené par Christian Casaubon & Julie Gresh

Tandis qu’au volant de sa voiture de location, il fait le tour de la France par les bords, Philippe Jaenada ne peut s’ôter de la tête l’image de cette jeune femme qui, à l’aube du 28 novembre 1953, s’est écrasée sur le trottoir de la rue Cels, derrière le cimetière du Montparnasse. Elle s’appelait Jacqueline Harispe, elle avait vingt ans, on la surnommait Kaki. Elle passait son existence Chez Moineau, un café de la rue du Four où quelques très jeunes gens, serrés les uns contre les autres, jouissaient de l’instant sans l’ombre d’un projet d’avenir. Sans le vouloir ni le savoir, ils inventaient une façon d’être sous le regard glacé du jeune Guy Debord qui, plus tard, fera son miel de leur désinvolture suicidaire.

Dans ce livre magnifique, Philippe Jaenada a cherché à savoir, à comprendre pourquoi une si jolie jeune femme, intelligente et libre, entourée d’amis, une fille que la vie semblait amuser, amoureuse d’un beau soldat américain, s’est jetée, un matin d’automne, par la fenêtre d’une chambre d’hôtel.

En préambule, l’équipe de la Femelle du requin nous proposera un petit retour sur l’oeuvre de Philippe Jaenada (à qui un dossier est consacré dans le dernier numéro) mettant ainsi en perspective ce nouveau livre.

À lire – Philippe Jaenada, La désinvolture est une bien belle chose, Mialet-Barrault, 2024. Revue La Femelle du Requin, n°59