La Maison de la Poésie

La Maison de la Poésie

Scène littéraire

Maison de la Poésie Paris

La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...

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JOY SORMAN – À LA FOLIE

JOY SORMAN – À LA FOLIE
Lecture à deux voix avec Constance Dollé suivie d’un entretien avec Colombe Boncenne

« Ce jour-là j’ai compris ce qui me troublait. Peut-être moins le spectacle de la douleur, de la déraison, du dénuement, que cette lutte qui ne s’éteint jamais, au bout d’un an comme de vingt, en dépit des traitements qui érodent la volonté et du sens de la défaite, ça ne meurt jamais, c’est la vie qui insiste, dont on ne vient jamais à bout malgré la chambre d’isolement et les injections à haute dose. Tous refusent, contestent, récusent, aucune folie ne les éloigne définitivement de cet élan-là. »

Durant toute une année, Joy Sorman s’est rendue au pavillon 4B d’un hôpital psychiatrique et y a recueilli les paroles de ceux que l’on dit fous et de leurs soignants. De ces hommes et de ces femmes aux existences abîmées, l’auteure a fait un livre dont Franck, Maria, Catherine, Youcef, Barnabé et Robert sont les inoubliables personnages. À la folie est le roman de leur vie enfermée.

À lire – Joy Sorman, À la folie, Flammarion, 2021.

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OCEAN VUONG - UN BREF INSTANT DE SPLENDEUR

En duplex de Los Angeles
Rencontre animée par Florence Noiville - Traductrice : Marguerite Capelle
Lecture par Olivier Martinaud

Un bref instant de splendeur se présente sous la forme d’une lettre qu’un fils adresse à sa mère qui ne la lira jamais. Fille d’un soldat américain et d’une paysanne vietnamienne, elle est analphabète, parle à peine anglais et travaille dans un salon de manucure aux États-Unis. Elle est le pur produit d’une guerre oubliée. Son fils, dont la peau est trop claire pour un Vietnamien mais pas assez pour un Américain, entreprend de retracer leur histoire familiale : la schizophrénie de sa grand-mère traumatisée par les bombes ennemies au Vietnam, les poings durs de sa mère contre son corps d’enfant, son premier amour marqué d’un sceau funeste, sa découverte du désir, de son homosexualité et du pouvoir rédempteur de l’écriture.
Ocean Vuong signe une plongée dans les eaux troubles de la violence, du déracinement et de l’addiction, que la tendresse et la compassion viennent toujours adroitement contrebalancer.

À lire - Ocean Vuong, Un bref instant de splendeur, Gallimard, 2021.

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PIERRE VINCLAIR – LE CONFINEMENT DU MONDE

Rencontre animée par Martin Rueff

Pierre Vinclair est l’auteur jeune d’une œuvre considérable : nombreuse, plurielle, décisive et toute entière engagée dans l’aventure du poème. À l’occasion de la parution de Le Confinement du monde, livre tripartite qui se saisit en sonnets du monde confiné, il est temps de se tourner vers une entreprise si singulière : vers la trilogie formée par Barbares (2009), Les Gestes impossibles (2013) et Le Cours des choses, (2018) publiée dans la collection Poésie/Flammarion, ainsi que vers le doublet formé par La Sauvagerie (Corti, Biophilia, 2020), épopée de cinq cents poèmes en douze chants, « concernant l’enjeu le plus brûlant de notre époque : la crise écologique » et par agir non agir, éléments pour une poésie de la résistance écologique (Corti, 2020).

Mais cette œuvre réserve d’autres surprises agissantes et bien des intensités adressées.

Il est temps. Il est temps.

À lire – Pierre Vinclair, Le confinement du monde, Lurlure, 2020.

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SANDRA MOUSSEMPÈS – CASSANDRE À BOUT PORTANT

Rencontre animée par Hugues Robert

Cassandre à bout portant poursuit cette quête obstinée de Sandra Moussempès des objets féminins non identifiés à travers les clichés de l’imaginaire contemporain (celui des séries américaines en particulier), détournés avec une ironie teintée de tendresse. Le ciel s’est éclairci dans l’univers de l’autrice, l’humour semble désormais maintenir à distance les monstres du passé. Ce qui n’ôte rien à l’étrangeté des images que son écriture parvient à susciter, avec une innocence qui n’exclut pas un soupçon de perversité. Jusqu’où peut aller une pin-up assortie à sa fourchette, endormie sur le sol d’une maison hantée ? Telle est l’une des questions que pose ce livre grave, joyeusement décalé.

À lire – Sandra Moussempès, Cassandre à bout portant, Poésie Flammarion, 2021.

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« ÉCRIRE LE SENSIBLE, UNE ÉCOLOGIE » #2

Emanuele Coccia invite Frédérique Aït-Touati, Alexandra Arènes & Axelle Grégoire

Dans son dernier livre Emanuele Coccia décrivait le système de métamorphose perpétuelle dans lequel l’être humain s’inscrit. Dans la lignée de cette réflexion, et sous l’égide du beau titre de Jacques Tassin, Écologie du sensible, Emanuele Coccia invite des écrivains, penseurs, scientifiques, poètes, artistes qui ont fait de l’écriture un moyen de faire éclore des paysages du possible. Le pari de ces rencontres est que la nouvelle écologie devra partir d’une nouvelle manière d’écrire et de décrire le monde.
Après une première séance « tutélaire », avec Gilles Clément et Jacques Tassin, Emanuele Coccia invite les autrices de Terra Forma, un livre-expérience dans lequel il est proposé de repenser la cartographie, en modifiant les points de vue et le vocabulaire traditionnel.
Résultat d’une collaboration entre deux architectes dont la pratique se trouve à la croisée des questions de paysage et de stratégie territoriale et une historienne des sciences, il ouvre la voie à un nouvel imaginaire géographique et se faisant politique.

À lire – Alexandra Arènes, Axelle Grégoire et Frédérique Aït-Touati, Terra Forma, éd. B42, 2019.