La Maison de la Poésie

La Maison de la Poésie

Scène littéraire

Maison de la Poésie Paris

La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...

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MANUEL VILAS – ALEGRÍA

MANUEL VILAS – ALEGRÍA

Lecture par Pierre Baux
Rencontre animée par Sophie Joubert - Interprète : Manuela Corigliano

« Je suis arrivé par la douleur à la joie », écrit le poète José Hierro.

De chambres d’hôtel en aéroports, assailli par une profusion de souvenirs, Manuel Vilas poursuit la mise à nu de son narrateur. Il orchestre la symphonie de la mémoire et enrichit son tableau de nouveaux motifs comme celui de l’allégresse. Toujours entouré de ses musiciens, ombres de son passé, en dialogue incessant avec les doubles de ses fantômes, auxquels il ajoute Arnold (pour Schönberg), sa part sombre, son ange de la dépression. Le passé coule partout, vague sans cesse rabattue, il est dans les machines à presser les oranges, dans les chemises jamais assez blanches, dans les cours d’eau, comme sous le sol que l’on foule.

Alegría tend résolument du côté de la lumière et Manuel Vilas offre, après Ordesa (Prix Femina étranger 2019), un grand livre solaire. Son audace littéraire et sa capacité à transfigurer l’intime en universel le désignent comme un de nos écrivains et poètes contemporains majeurs.

À lire – Manuel Vilas, Alegria, trad. de l’espagnol par Isabelle Gugnon, éd. du sous-sol, 2021.

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Anne Mulpas - Abécéd'Air et de Feu - P de Porte

Abécéd’Air et de Feu - P de Porte
Une chronique sonore d'Anne Mulpas - poème 6. Une lettre > un mot et le voyage commence, l'imaginaire se déplie, combine intime, social et politique, récit vrai et fictif, le quotidien et l'utopie au creux du poétique.

Enfant-moi/Poète/femme qu’elle est > un seul et même heurtoir.
Des mains qui s’obstinent à pénétrer la page, s’égratignent aux battants de mémoire.
La Porte a contracté la lèpre, les paumes qui l’étreignent voient fleurir des lèvres.
P de Porte baigne dans le Sang d’un Poète.
Imagerie Jean Cocteau. Musique Georges Auric, s’il vous plaît.

Porte-parole — porte comme un visage. Dès lors s'entrebâille, le temps d’une ritournelle. Ritournelle d’enfant-moi : je fais le tour de la maison, je ferme les volets, je ferme la porte, j’éteins les lumières et je tourne à clé.
On tire sur les lobes des oreilles avant de choper le bout du nez entre ses doigts. L’enfant rit au seuil de l’Autre aimé qui s’incline vers lui.
On l’ouvre, l’enfant, on le ferme à volonté.
Et l’enfant rit !
Mécanisme intérieur. Bobinette-chevillette, c’est bien avant d’avoir vu le loup tout ça. Poète n’aime pas du tout du tout l’idée qu’on ouvre le ventre du loup, qu’on en sorte la grand-mère
— et tout ça.

Merci au compagnon de chemin, le conteur Fred Pougeard pour le souffle de Rainer Maria Rilke, les jupons d’Alice au Pays de Lewis Caroll et les mémoires de Sa Majesté Louis XIV.

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Anne Mulpas - Abécéd'Air et de Feu - I d'Instinct

Aujourd'hui, l'Abécéd'Air est un Abécéd'Autres et c'est le I d’Instinct en compagnie de la danseuse Léa Salomon.

Léa Salomon est née en 1996 à Paris.
En 2015, elle obtient le Prix du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris et entre au Junior Ballet du CNSMDP.
L’année suivante, elle rejoint le Ballet du Capitole pour la production de "Giselle". Elle expérimente également, à l’étranger, des répertoires nouveaux (Nederlands Dans Theater , Batsheva Dance Compagny…).
En 2017 elle intègre la compagnie de Blanca Li et danse "Solstice", sa nouvelle création, toujours en tournée aujourd'hui.
En 2019, elle rencontre Karl Paquette et intègre le corps de ballet de "Mon premier Lac des Cygnes", créé et produit au Théâtre Mogador.
À 24 ans aujourd'hui, Léa continue de s'enrichir et de se découvrir dans une carrière mêlant le répertoire classique et contemporain.

...

Le feu découle de terres séquestrées, de semences stérilisées.
Instinct de feu dans l’œuf
— une consolation dernière pour réchauffer du froid premier.
Notre imagination est une blague brûlante et carnassière. Une nuée d’oiseaux est un nuage qui danse et les oiseaux sont d’anciens dinosaures.
Instinct d’ailleurs et morsure du ciel.
Entre deux eaux, deux rives, un souffle — devenir ce que l’on est.
...

Merci à l’amie comédienne, Bénédicte Lesenne, glissant Jenny Litzelmann et Konrad Lorenz, serpentant Charles Baudelaire, et plumant/déplumant le Quetzalcoatl aussi bien qu’Eluard.

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HUGO LINDENBERG – UN JOUR CE SERA VIDE

HUGO LINDENBERG – UN JOUR CE SERA VIDE
Lecture d’extraits par Grégoire Leprince-Ringuet

Un enfant de 10 ans est confié à sa grand-mère en Normandie. C’est un garçon inhibé, mais au regard acéré. Il se choisit un ami pour l’été : Baptiste. Honte sociale, traque de substituts affectifs : l’amitié naissante se mue en fascination. Une amitié d’autant plus forte qu’elle se fonde sur un déséquilibre : la famille de Baptiste est l’image d’un bonheur que le narrateur cherche partout, mais qui se refuse à lui. Cet été-là, déchiqueter une méduse échouée avec un bâton devient une épopée et sauver son camarade des sables mouvants une fresque romantique. Un premier roman d’initiation très réussi, servi par une écriture admirable.

À lire – Hugo Lindenberg, Un jour ce sera vide, éd. Christian Bourgois, 2020.

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FRÉDÉRIC BOYER – SOUS L’ÉCLAT DES FLÈCHES

FRÉDÉRIC BOYER – SOUS L’ÉCLAT DES FLÈCHES
Lecture & rencontre animée par Élodie Maurot

« Je suis reconnaissant d’être encore en vie et en même temps terrifié de l’être toujours. Mais je n’ai pas d’idée exacte envers qui ou quoi je devrais être reconnaissant d’être toujours là. C’est bien une question que je me serais toujours posée. Quelle serait la dette à payer. Cette question m’a frappé, percé comme une flèche invisible, après la mort accidentelle, tragique, en juillet 2017, de la femme que j’aimais, et celle tout autant terrible et inattendue, quelques mois plus tard, en janvier 2018, de mon éditeur et ami, Paul Otchakovsky-Laurens. Les blessures sont toujours là, sous le soleil de la vie.

Les flèches brillent. Leur éclat m’aveugle encore. »

Voici réunies les chroniques que Frédéric Boyer – écrivain, traducteur et directeur des éditions P.O.L. – a tenues dans le quotidien La Croix puis dans l’hebdomadaire La Croix-L’hebdo. Partant de sa vie personnelle, il y déploie son rapport au monde en un humanisme précieux.

En partenariat avec le journal La Croix.

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À lire – Frédéric Boyer, Sous l’éclat des flèches, Bayard, 2020.