La Maison de la Poésie

La Maison de la Poésie

Scène littéraire

Maison de la Poésie Paris

La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...

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DALIE FARAH – LE DOIGT

DALIE FARAH – LE DOIGT
Rencontre animée par Marie-Madeleine Rigopoulos

16 janvier 2018, 7h28 : il fait encore nuit devant le lycée, en périphérie d’une ville auvergnate. Emmitouflée dans sa doudoune, la prof se repasse le plan de son cours de philo et traverse la rue en dehors des passages piétons. Un klaxon la surprend, elle ne se retourne pas, fait un doigt d’honneur. La voiture se gare, un homme en sort précipitamment, hurle, la défie : « Recommence ! » Face à lui, nouveau doigt d’honneur. Il la gifle.

Ce n’est pas la première fois qu’elle rencontre la violence. Battue dans son enfance, devenue adulte elle a été rouée de coups par un de ses élèves et plus tard insultée par un autre. Pourquoi ? Quel lien existe-t-il entre son corps et la brutalité ? A qui était destiné ce doigt ? Ce roman est une enquête sur deux minutes qui brisent sa vie. Parmi les profs, l’événement perturbe. Qui est coupable de la gifle ? Pourquoi a-t-elle pris le risque de ce second doigt d’honneur ?

En alternant dialogue en salle des profs et récits des faits, l’écriture tendue de ce Hors les murs de l’éducation nationale, interroge la question de l’origine de la violence. Celle qu’on subit, celle qu’on exerce, celle qu’on désire, celle qui arrive inévitablement, quand on est femme, quand on est arabe, quand on est prof.

Entre burlesque et lucidité profonde, Le doigt retrace à un rythme haletant les événements qui permettent de comprendre cette « victime en récidive », au travers de la comédie sociale des supérieurs, des médecins et de la justice qui sans cesse minimisent la violence.

À lire – Dalie Farah, Le doigt, Grasset, 2021.

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JEAN-CHRISTOPHE BAILLY – JOURS D’AMÉRIQUE & CAFÉ NÉON ET AUTRES ÎLES

JEAN-CHRISTOPHE BAILLY – JOURS D’AMÉRIQUE & CAFÉ NÉON ET AUTRES ÎLES
Rencontre animée par Martin Rueff

La Maison de la Poésie reçoit Jean-Christophe Bailly pour une double actualité, Jours d’Amérique et Café Néon et autres îles, deux livres réunissant des carnets de voyages.

Écrits entre 1978 et 2011 et repris ici tels quels, les carnets que réunit Jours d’Amérique donnent consistance à l’expérience que fut la découverte des États-Unis, et de New York en premier lieu, pour un auteur que l’on n’attendait pas forcément sur ce terrain, loin des « anciens parapets » de la vieille Europe.

Café Néon et autres îles réunit les pages enchantées des carnets grecs écrits par l’auteur entre 1974 et 2016. Il écrit le pays comme il le regarde, avec clairvoyance, plaisir et émotion, s’interrogeant sur les raisons toujours mystérieuses qui font d’une terre une nation. Il sonde le passé et le présent en se laissant porter par les impressions les plus immédiates tout en variant les angles d’approche.

À lire – Jean-Christophe Bailly, Jours d’Amérique (1978-2011), Seuil, 2021 – Café Néon et autres îles, arléa, 2021.

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JUAN GABRIEL VÁSQUEZ – CHANSONS POUR L’INCENDIE

JUAN GABRIEL VÁSQUEZ – CHANSONS POUR L’INCENDIE
Rencontre animée par Kerenn Elkaïm

Une femme effrontément libre défie la société traditionnelle colombienne des années 1940 ; un vétéran de la guerre de Corée affronte son passé lors d’une rencontre en apparence inoffensive ; sur un tournage, un figurant s’interroge sur les émotions de Polanski… Neuf histoires, neuf vies radicalement bouleversées par la violence.

Les nouvelles de Chansons pour l’incendie tranchent, dépècent, brillent comme le fil d’un couteau. Elles irradient cette lumière étrange des choses qui brûlent ou qui blessent. En Colombie, en Espagne, à Paris, à Hollywood, chacune révèle le jeu du destin, cette conjonction de forces incompréhensibles.

L’écriture de Juan Gabriel Vásquez nous transporte dans des territoires intimes. Seule forme capable de conter ces existences, les “ chansons ” de Juan Gabriel Vásquez révèlent sa profonde compréhension des êtres.

À lire – Juan Gabriel Vásquez, Chansons pour l’incendie, trad. de l’espagnol (Colombie) par Isabelle Gugnon, Seuil, 2021.

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« ÉCRIRE LE SENSIBLE, UNE ÉCOLOGIE » #3 Emanuele Coccia invite Bruno Latour

« ÉCRIRE LE SENSIBLE, UNE ÉCOLOGIE » #3
Emanuele Coccia invite Bruno Latour

Dans son dernier livre Emanuele Coccia décrivait le système de métamorphose perpétuelle dans lequel l’être humain s’inscrit. Dans la lignée de cette réflexion, et sous l’égide du beau titre de Jacques Tassin, Écologie du sensible, Emanuele Coccia invite des écrivains, penseurs, scientifiques, poètes, artistes qui ont fait de l’écriture un moyen de faire éclore des paysages du possible. Le pari de ces rencontres est que la nouvelle écologie devra partir d’une nouvelle manière d’écrire et de décrire le monde. Ce soir, il convie Bruno Latour, professeur associé au médialab de Sciences Po, à l’occasion de la sortie de Où suis-je ? Leçons du confinement à l’usage des terrestres, qui fait suite au livre précédent Où atterrir : comment s’orienter en politique ? Une fois atterris, parfois violemment, il faut bien que les terrestres explorent le sol où ils vont désormais habiter. Comment les aider ? Après Face à Gaïa, ces deux livres dessinent de plus en plus précisément le Nouveau Régime Climatique.

À lire – Bruno Latour, Où suis-je ? - Leçons du confinement à l’usage des terrestres, La Découverte, 2021.

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STÉPHANE BOUQUET - LE FAIT DE VIVRE

STÉPHANE BOUQUET - LE FAIT DE VIVRE
Lecture par l’auteur
Rencontre animée par Colombe Boncenne

« Bon ok d’accord mais au bout du compte c’est quoi vivre ? », est la question qui sous-tend et traverse le nouveau recueil de Stéphane Bouquet. L’auteur, par ailleurs impliqué dans l’écriture chorégraphique et scénaristique – il travaille régulièrement avec le réalisateur Sébastien Lifshitz – explore et entremêle les formes, la poésie et la narration, ausculte les constructions possibles, se remémore des lectures et des langues anciennes, en quête de sens et avec l’espoir toujours, de saisir et ressentir « l’agitation cellulaire de la vie ».

À lire – Stéphane Bouquet, Le fait de vivre, éd. Champ Vallon, 2021.