La Maison de la Poésie

La Maison de la Poésie

Scène littéraire

Maison de la Poésie Paris

La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...

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HALA MOHAMMAD – LES HIRONDELLES SE SONT ENVOLÉES AVANT NOUS

Avec Noma Omran & Bruno Doucey

La poésie de la syrienne Hala Mohammad tient à jamais le cap de l’espérance. Elle ne dit pas l’effroi des bombardements, les corps démembrés, la route boueuse de l’exil ; elle dit l’arbre et l’oiseau, le chagrin des maisons, le miroir de l’absence. Elle ne filme pas les colonnes de soldats en route pour la guerre, ne fait pas le procès des monstres, ne pleure ni Alep ni Damas ; elle dit simplement que « l’aube n’abandonne pas la terre », que les hirondelles font leur nid « avec la paille du silence », que l’amour demeure le premier alphabet. Bien sûr, le fleuve de la vie ne sait plus ce qui lui arrive, les chansons roulent sur les chemins, la lune est la maison de l’exilé. Mais une femme, assise sur la rive de la poésie, fait entendre sa voix.

Hala Mohammad sera accompagnée pour cette soirée par la chanteuse lyrique et compositrice syrienne Noma Omran. L’une est née à Lattaquié, l’autre à Homs, mais toutes deux se connaissent depuis bien longtemps. Leur exil en France a renforcé leur complicité en un combat commun pour leur pays. Elle sera également sur scène en duo avec son éditeur, Bruno Doucey.

À lire – Hala Mohammad, Les Hirondelles se sont envolées avant nous, trad. de l’arabe (Syrie) par Antoine Jockey, éd. Bruno Doucey, 2021.

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ANNE SEXTON – TU VIS OU TU MEURS

Avec Sabine Huynh & Patricia Godi
Lecture par Dominique Reymond
Rencontre animée par Francesca Isidori

Figure majeure de la poésie américaine, Anne Sexton (1928-1974) est l’autrice d’une œuvre poétique composée de plus d’une dizaine de recueils précurseurs.

Prix Pulitzer en 1967, Tu vis ou tu meurs est reconnu comme un chef-d’œuvre.

« Si l’exploration des liens de parenté occupe une place centrale dans la poésie d’Anne Sexton, sa nouveauté réside aussi, fondamentalement, dans la venue à l’écriture de l’autre relation qui a interrogé la psychanalyse, la relation des mères et des filles. Dès lors que le sujet lyrique se situe en tant que fille dans nombre de poèmes, de même qu’en tant que génitrice, l’œuvre entreprend doublement de pallier le silence qui a entouré les généalogies féminines »

Patricia Godi

Les quatre recueils présents dans cette édition sont traduits pour la première fois en français par Sabine Huynh, qui a fait de la traduction de l’œuvre d’Anne Sexton un projet de vie.

À lire – Anne Sexton, Tu vis ou tu meurs, trad. de l’anglais (États-Unis) par Sabine Huynh – présenté par Patricia Godi, éditions des femmes – Antoinette Fouque, 2022.

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FESTIVAL ITALISSIMO : MARTA BARONE & DANIELE MENCARELLI

« Douleur et rébellion »
Rencontre animée par Gérard Meudal

Deux voix parmi les plus prometteuses de la scène littéraire italienne. Deux romans où la fiction joue avec le récit autobiographique et l’épreuve de la douleur. Dans Cité engloutie, un livre intime et fort, Marta Barone, qui a perdu son père à l’âge de 24 ans, fait face à l’absence et à la souffrance, mais également à l’histoire passée et au dossier judiciaire de son père où elle découvre une vérité insoupçonnée liée aux années de plomb. De son côté, Nous voulons tous être sauvés de Daniele Mencarelli – Prix Strega Giovani 2021 – plonge dans l’univers des hôpitaux psychiatriques, où le protagoniste, à vingt ans, se retrouve placé sous le régime de l’hospitalisation sans consentement. Dans ces pages il fait preuve d’une délicatesse et d’une puissance uniques pour raconter les précipices de la folie et l’absurdité des lieux.

À lire – Marta Barone, Cité engloutie, trad. par Nathalie Bauer, Grasset, 2022 – Daniele Mencarelli, Nous voulons tous être sauvés, trad. par Nathalie Bauer, Globe, 2022.

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LAURE GAUTHIER & OLIVIER MELLANO – LES CORPS CAVERNEUX

Par l’auteure & Olivier Mellano

Laure Gauthier et Olivier Mellano se sont frayés ensemble un chemin dans le texte Les corps caverneux pour en retenir certains archipels. Tandis que l’auteure tente d’imaginer en mots une musique de nos espaces vides, Olivier Mellano la puise dans le silence qui prolonge les mots et la déploie comme un halo épousant les frontières d’un au-delà du langage.

Le titre de ce récit poétique Les corps caverneux fait allusion au désir sexuel, à nos anatomies désirantes mais les « corps caverneux » désignent aussi, avant tout, les cavernes en nous par analogie avec les cavernes préhistoriques : les corps caverneux sont donc ces espaces vides, ces trous ou ces failles, que nous avons tous en commun et que notre société de consommation tente de combler par tous les moyens… Il ne s’agit pas de cabanes, de lieux précaires et provisoires à habiter hors de nous, mais d’espaces solides et intimes à défendre avant que d’aller lutter à l’extérieur. Dans chacune des séquences est évoquée une nouvelle attaque contre ces espaces intimes de respiration et de liberté, en réaction à laquelle une musique émerge, une musique de nos cavernes, qui nous permet de nous cabrer et de rester vigilants.

À lire – Laure Gauthier, Les corps caverneux, LansKine, 2022.

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DIEUDONNÉ NIANGOUNA – PAPA TOMBE DANS LA LUNE

Lecture musicale par Coumba-Joanna Wone & David Sidibé
Accompagnés de David Neerman au vibraphone
Rencontre animée par Jean-Luc d’Asciano

Trois pays vivent en autarcie, perdus sur la ligne torride de l’équateur : Crâneurs, Mikissi, Salima. Encerclés par des forêts primaires, un fleuve hanté de sirènes et autres divinités préhistoriques, des savanes aux animaux féroces et des îles sauvages et exotériques, ces territoires se voient imposer par un conquérant nommé Malogum une civilisation où l’effroi épouse le merveilleux, où la cruauté flirte avec la poésie, où les fantômes tiennent les vivants en joug. Ici, des divinités, égarées dans le labyrinthe du monde et des songes, revivent sans cesse leurs morts et leurs naissances, et le peuple des vivants s’efforce de survivre au- dessus de toutes vérités…

Avec son premier roman, Papa tombe dans la Lune, le dramaturge congolais Dieudonné Niangouna fait voler en éclats les codes de la littérature afin de nous offrir un texte flamboyant et fabuleusement moderne.

À lire – Dieudonné Niangouna, Papa tombe dans la lune, L’Œil d’or, 2022.