La Maison de la Poésie

La Maison de la Poésie

Scène littéraire

Maison de la Poésie Paris

La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...

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SOIRÉE HOMMAGE À JACQUES DUPIN

Lecture par Matthieu Marie
suivie d’une rencontre avec Emmanuel Laugier, Dominique Viart, Nicolas Pesquès & Jean Frémon

Disparu il y a dix ans, le 27 octobre 2012, Jacques Dupin offrit à ses lecteurs, par des livres rares et intenses, la traversée d’expériences âpres, toujours tendues vers ce qu’elles ignorent d’elles-mêmes, et le dehors qu’elles affrontent.
À l’occasion de la parution de L’Esclandre et de Face à Giacometti (éd. P. O. L) – dont Dominique Viart, Nicolas Pesquès et Jean Frémon ont établi l’édition – et de celle du livre d’Emmanuel Laugier Jacques Dupin, implications, rassemblant tous les textes (essais, portraits, chroniques, etc.) qu’il a écrit entre 1993 et 2017, les auteurs dialogueront sur ce qui persiste de la poésie de Jacques Dupin, sa force réfractaire et inactuelle, sa vitalité poignante et rugueuse, ainsi que des voix qui l’habitent. Ils esquisseront et préciseront le parcours du lecteur qu’ils ont été et qu’ils ne cessent d’être vis-à-vis du poète et de l’ami.

Matthieu Marie, acteur, s’est d’abord formé auprès de Pierre Debauche et a participé à la création du Théâtre du jour à Agen ; il a joué notamment sous la direction de Philippe Adrien, puis avec Alain Ollivier, Georges Lavaudant, Bernard Sobel, Daniel Mesguich, Michel Vinaver, Catherine Anne, Célie Pauthe, et dernièrement avec Clément Poirée dans Vania ou le démon de la destruction d’après Tchekhov (création 2022). Au cinéma il tourne entre autres avec Paul Vecchiali, Carlos Chahine.

À lire – Emmanuel Laugier, Jacques Dupin, implications, éd. La lettre volée, 2022. L’œuvre de Jacques Dupin est désormais publiée aux éditions P.O.L.

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VICTOR JESTIN – L’HOMME QUI DANSE

Rencontre animée par Camille Thomine

Un adolescent, puis jeune homme, puis adulte se rend aussi souvent que possible à la Plage, la boîte de nuit de sa ville. C’est dans ce lieu hors temps, loin des relations sociales ordinaires qui le plongent dans le malaise, qu’il a l’impression de pouvoir exister. Amours fugaces, amitiés violentes, modèles masculins écrasants… Au fil des ans, il poursuit son rêve obsédant : trouver une place. Victor Jestin, qui nous avait impressionnés avec son premier roman La chaleur, transforme l’essai avec cette fresque en huis clos tout à fait singulière. Voilà un auteur qui va compter.

À lire – Victor Jestin, L’homme qui danse, coll. « Littérature Française », Flammarion, 2022.

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LA MÉLANCOLIE DES CONFINS PARTIE 1 : BERLIN - PAR MATHIAS ENARD

#2 Hypnose

La mélancolie des confins est un ensemble de textes encore inédit, un cycle, qui explore, entre front et frontière, l’Europe par ses limites. Un récit documentaire qui tourne autour d’un narrateur à la première personne, à la fois voyageur, arpenteur et rat de bibliothèque. Le premier volet du cycle commence à Berlin et s’intéresse à la Marche du Brandebourg : marche entre chrétiens et païens, frontière entre Polonais et Allemands aujourd’hui, dernier rempart du Reich nazi contre l’Armée Rouge, mais aussi terre du grand Theodor Fontane.

Hypnose – la littérature est un tombeau : le souvenir de la bataille de Stalingrad irrigue le roman européen, depuis Vassili Grossman, Theodor Plievier, Heinrich Gerlach ou Mario Rigoni Stern.

À lire – Mathias Enard, Le Banquet annuel de la Confrérie des fossoyeurs, Actes Sud, 2020.

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YANNICK HAENEL – LE TRÉSORIER-PAYEUR

Rencontre animée par Arnaud Jamin

Au départ, il y a l’exposition inaugurale du nouveau centre d’art de Béthune, installé dans les anciens locaux de la Banque de France. L’auteur-narrateur y est invité pour produire une pièce sur le thème des « Dépenses ». Pour préparer son travail, il lit Georges Bataille. Pouvait-il se douter que le Trésorier-payeur, sorte de fantôme intrigant des lieux, s’appelait lui aussi Georges Bataille ? Et que son destin de banquier, qui veut « tout dépenser » et creuser des tunnels, allait susciter ce nouveau livre, en forme d’odyssée spirituelle sur l’argent et la liberté ? Yannick Haenel raconte ici comment il est possible de résister de l’intérieur au monde du calcul.

À lire – Yannick Haenel, Le Trésorier-payeur, Gallimard, 2022.

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NICOLA LAGIOIA – LA VILLE DES VIVANTS

Rencontre animée par Fabio Gambaro - Interprète : Rosanna Gasbaro

L’assassinat barbare de Luca Varani, 23 ans, dans un appartement de Rome en mars 2016 fit la une des journaux et bouleversa d’autant plus l’opinion publique qu’il ne semblait y avoir aucune explication, aucune justification à ce meurtre perpétré par deux jeunes gens de bonne famille. En reconstruisant minutieusement les faits et les jours qui les ont précédés, Nicola Lagioia ne part pas seulement à la recherche du point de rupture à partir duquel le pire peut arriver. Il écrit une autre histoire de Rome et de ses habitants, il sonde la part d’humanité mais aussi la part de nuit qui habitent chacun des protagonistes.

Que nous le voulions ou non, ce monde est le nôtre. Nicola Lagioia y plonge le lecteur et l’implique au même titre que les acteurs de cet événement tragique. Il remonte ainsi à la source de ce qui nous fascine tant dans le fait divers : l’illusion rassurante que les monstres seraient faits d’un autre bois.

À lire – Nicola Lagioia, La Ville des vivants, trad. de l’italien par Laura Brignon, Flammarion, 2022.