La Maison de la Poésie

La Maison de la Poésie

Scène littéraire

Maison de la Poésie Paris

La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...

En cours de lecture

CHARLES PENNEQUIN – DEHORS JÉSUS

Concert poétique avec Jean-François Pauvros (guitare)

« Jésus se réveille en pleine nuit putain. Il sait plus où il dort. Où est-ce qu’il crèche à cette heure-ci putain Jésus il sait plus. Il a tout paumé en se réveillant. »

Oui, Charles Pennequin a écrit une « vie de Jésus ». C’est un peu la sienne et celle de tous les autres. Jésus est dans la ville. Il va en Belgique pour voir son amoureuse. Il voit ses potes dans les galeries d’art. Mais Jésus préfère toujours aller dehors. Jésus dit : « Soyez passant. Passez de l’en-dehors à l’en-dedans. Et soyez perdurants. Éternisez-vous dans la passade. » C’est un peu comme des vacances.

« Dehors c’est la vivance », dit Jésus.

Jésus est avant tout, pour Charles Pennequin, un poète. C’est même tout un poème, depuis l’enfance du petit-Jésus dans les paysages nordistes jusqu’à aujourd’hui, où le poète trace dans le sable sa pensée inquiète sur le monde. Dehors Jésus est un livre avec des histoires, comme celle du jeune Bobi, l’adolescent en détention. Jésus, c’est aussi la main de Charles Péguy, le devenir des poètes-poissons, et des solutions pour le « vivant extrêmophile ».

À lire – Charles Pennequin, Dehors Jésus, P.O.L, 2022.

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« LE CORPS DES FEMMES » – AVEC ANNIE ERNAUX

Un cycle proposé par Camille Froidevaux-Metterie

S’il n’y a pas d’écriture féminine, il y a assurément des écritures incarnées, des livres qui disent l’expérience vécue du corps des femmes. Celle-ci s’éprouve de mille manières singulières, elle est aussi le lieu d’une condition corporelle partagée, longtemps éprouvée sous le signe de l’objectivation, aujourd’hui réinvestie comme le lieu d’une libération. Ce cycle de rencontres fera entendre la voix de ces autrices qui font résonner cette aspiration, en dialogue avec la pensée féministe, dans la mise en commun des récits de soi.

À lire – Camille Froidevaux-Metterie, Un corps à soi, Seuil, 2022.

Chez Gallimard : Annie Ernaux, L’atelier noir, édition augmentée, collection « L’Imaginaire », 2022 – Le jeune homme, coll. « Blanche », à paraître en mai 2022.

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ANTHOLOGIE DE LA POÉSIE PALESTINIENNE D’AUJOURD’HUI

Lecture bilingue par Yassin Adnan, Ghada Khalil, Abdellatif Laâbi & Jocelyne Laâbi
accompagnée de Lola Malique (violoncelle) & Shao-Wei Chou (flûte)

Cette anthologie pose un acte fort : réunir les plumes les plus prometteuses de la nouvelle poésie palestinienne, rompre le silence en redonnant une voix à celles et ceux qui vivent aujourd’hui dans la pénombre de l’impasse, presque invisibles, en tout cas inaudibles. S’y révèle un champ poétique entièrement renouvelé, espace sans limites où tout est encore possible : écrire, aimer, rêver, voyager loin, penser librement.

« Jamais auparavant nous n’avions eu, venant de l’aire culturelle à laquelle ces femmes et hommes appartiennent, une poésie s’inscrivant avec autant de naturel dans ce qui se fait de plus pertinent, de plus percutant en matière de poésie contemporaine. »

Abdellatif Laâbi

À lire – Anthologie de la poésie palestinienne d’aujourd’hui, choisis et traduits de l’arabe par Abdellatif Laâbi, poèmes réunis par Yassin Adnan, Points Poésie, 2022.

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JEAN D’AMÉRIQUE – RHAPSODIE ROUGE & AUTRES RECUEILS

Lecture par l’auteur accompagné d’Alexis Kowalczewski

À partir de ses recueils de poèmes Nul chemin dans la peau que saignante étreinte (2017), Atelier du silence (2020) et Rhapsodie rouge (2021), parus chez Cheyne, Jean D’Amérique propose une plongée dans les interstices de son œuvre multiforme, où le verbe fait corps avec la violence, où le poème se dresse comme espace de résonance humaine. Livrés dans une syntaxe entaillée, ces textes sont traversés par des voix en errance dans les ruines, dans les bas-fonds, dans les marges. Ils racontent les grandes blessures du monde d’aujourd’hui et tissent dans le même geste un chant d’espoir, une rage de vivre.

À lire – Jean D’Amérique, Rhapsodie rouge, éd. Cheyne, 2021.

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STEPHEN ROMER – LE FAUTEUIL JAUNE

Lecture par Jacques Bonnaffé
Rencontre avec l’auteur, Gilles Ortlieb & Valérie Rouzeau animée par Yaël Pachet

Stephen Romer est l’un des poètes anglais les plus « versatiles » et européens de sa génération, dont l’œuvre se fonde sur un dialogue tour à tour émouvant ou ironique, avec les « phares » que sont pour lui Baudelaire, Nerval, Laforgue ou Valéry. Mais le poète n’a pas oublié non plus ses maîtres anglais. Et l’on peut penser à « La chanson d’amour de J. Alfred Prufrock » de T. S. Eliot pour cette forme d’humour subtil, très britannique, qu’il retourne le plus souvent contre lui-même et la figure du poète aux prises avec ses chimères, mais dont il sait aussi se servir pour lancer quelques flèches aux désordres de l’époque, dans des poèmes narquois qui sont autant d’actes de résistance à la langue de bois actuelle.

À lire – Stephen Romer, Le fauteuil jaune, trad. de l’anglais par Gilles Ortlieb et Antoine Jaccottet, éd. Le bruit du temps, 2022.