La Maison de la Poésie

La Maison de la Poésie

Scène littéraire

Maison de la Poésie Paris

La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...

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Arthur H - Fugues

Avec Nicolas Repac, Patrick Goraguer & Julien Appert

« J’avais quinze ans, et un mois plus tôt j’avais fugué. Ça avait été beaucoup plus simple que je ne le croyais. On était à l’aéroport de Pointe-à-Pitre, pour rentrer à Paris, et j’avais fermement pris ma décision. Deux jours avant, il s’était passé une chose prodigieuse et après cette chose je ne pouvais plus revenir en arrière. »

Arthur H signe ici un bouleversant autoportrait, en trois fugues. Celle de sa mère qui, à l’âge de dix-huit ans, décide avec des amis de fuir sa banlieue ouvrière en construisant un radeau pour naviguer jusqu’à Tahiti. La sienne, lorsqu’il avait quinze ans, à l’issue de vacances en Guadeloupe avec son père Jacques Higelin, dans la maison de Coluche. Et la dernière fugue de Bach, laissée inachevée : L’Art de la fugue. Ces trois fugues dialoguent entre elles et racontent un désir farouche d’indépendance et de liberté.

À lire – Arthur H, Fugues, coll « Traits et Portraits », Mercure de France, 2019 – La musique des mots, éd. Points, 2018.

À écouter – Arthur H, « Amour chien fou », Allpoints/ Believe Music, 2018.

Le mercredi 9 septembre 2020 - 20H00

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Florent Marchet & Nicolas Mathieu - Leurs enfants après eux

Florent Marchet & Nicolas Mathieu
Leurs enfants après eux

Elles sont nombreuses les affinités entre le superbe deuxième roman de Nicolas Mathieu – Leurs enfants après eux – et l’univers de l’auteur, compositeur et interprète Florent Marchet. À commencer par l’adolescence provinciale, cet âge de l’intensité maximale et du paradoxal désœuvrement, l’âge à vif des premières fois, l’âge où l’on se met à regarder les filles d’un œil brillant et, alors, tout peut arriver, près d’un lac pendant l’été ou sur un terrain de sport entre deux cours. Cette terre des hauts fourneaux qui ne brûlent plus et qu’explore Nicolas Mathieu est, à coup sûr, non loin du village de Rio Baril qui avait donné son titre au deuxième album de Florent Marchet. Oui, ces deux-là – qui s’admirent – ont des choses à se (nous) dire.

À lire – Nicolas Mathieu, Leurs enfants après eux, (Prix Goncourt 2018), Actes Sud, 2018.

À écouter – Florent Marchet, « Bambi Galaxy », Pias, 2014.

Le mardi 2 juillet 2019 - 20H00

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Roberto Saviano – Piranhas

Roberto Saviano – Piranhas

Rencontre animée par Anaïs Ginori
Interprète : Rosanna Gasbarro

Naples, quartier de Forcella. Nicolas Fiorillo vient de donner une leçon à un jeune homme qui a osé “liker” des photos de sa copine sur les réseaux sociaux. Pour humilier son ennemi, Nicolas n’est pas venu seul, il s’est entouré de sa bande : ils ont tous entre dix et dix-huit ans et sont fascinés par la criminalité et la violence. Leurs modèles sont les super-héros et les parrains de la Camorra. Leurs valeurs, l’argent et le pouvoir. Ils ne craignent ni la prison ni la mort, mais une vie ordinaire comme celle de leurs parents.

Après le succès international de Gomorra et d’Extra pure, Roberto Saviano, né à Naples en 1979, consacre Piranhas à un nouveau phénomène criminel napolitain, les “baby-gangs”. Inspiré de la réalité, ce roman nous montre un univers sans concession, dont la logique subjacente n’est pas si différente de celle qui gouverne notre société contemporaine.

À lire – Roberto Saviano, Piranhas, trad. de l’italien par Vincent Raynaud, Gallimard, 2018.

Le vendredi 5 octobre 2018 - 21H00

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Valentine Goby – Murène

Valentine Goby – Murène

Accompagnée de Xavier Llamas à la guitare

Hiver 1956 dans les Ardennes : François, un bel et athlétique jeune homme de 22 ans, est très gravement électrocuté. La vie, tragiquement modifiée, la vie calcinée, mais c’est la vie qui continue et s’accroche, malgré le corps mutilé. Car François survit. Et la suite est un combat entre désespoir et métamorphose. La médecine et l’appareillage ne parviennent pas à compenser ce corps manquant. C’est l’eau des piscines qui lui donnera la sensation de la plénitude : grâce à elle, l’obstacle devient une chance et ouvre la voie à tous les possibles.

Murène s’inscrit dans cette part d’humanité où naît la résilience, ce champ des possibilités humaines qui devient, malgré les contraintes, une promesse d’échappées. Car bien au-delà d’une histoire de malchance, ce roman est celui d’une métamorphose qui nous entraîne, solaire, vers l’émergence du handisport et jusqu’aux Jeux paralympiques de Tokyo en 1964.

À lire – Valentine Goby, Murène, Actes Sud, 2019.

Le mardi 29 octobre 2019 - 20H00

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Rebecca Lighieri - Il est des hommes qui se perdront toujours

Rebecca Lighieri - Il est des hommes qui se perdront toujours
Rencontre animée par Sophie Joubert

"Il est des hommes qui se perdront toujours" est un roman noir, au sens où il ambitionne de dire quelque chose du monde social, de sa dureté, de sa folie, de sa barbarie. Un roman qui se confronte aux forces du mal, qui raconte l’enfance dévastée, l’injustice, le sida, la drogue, la violence dans une cité de Marseille entre les années 80 et 2000.

Le narrateur, Karel, est un garçon des quartiers Nord. Il grandit dans la cité Antonin Artaud, cité fictive adossée au massif de l’Etoile et flanquée d’un bidonville, « le passage 50 », habité par des gitans sédentarisés. Karel vit avec sa sœur Hendricka et son petit frère Mohand, infirme. Ils essaient de survivre à leur enfance, entre maltraitance, toxicomanie, pauvreté des parents, et indifférence des institutions. Le roman s’ouvre sur l’assassinat de leur père. Les trois enfants vont s’inventer chacun un destin. Karel s’interroge : « Qui a tué mon père ? » Et fantasme sur la vie qu’il aurait pu mener s’il était né sous une bonne étoile, s’il avait eu des parents moins déviants et moins maltraitants. Il se demande s’il n’a pas été contaminé par la violence, s’il n’est pas dépositaire d’un héritage à la fois tragique et minable, qui l’amènerait à abîmer les gens comme son père l’a fait. Il veille sur son petit frère et voit sa sœur réussir une carrière au cinéma.

C’est aussi le roman de Marseille, d’avant le MUCEM et d’avant la disparition du marché de la Plaine, qui constitue la géographie sentimentale du livre. Et c’est une plongée romanesque dans toute une culture populaire dont l’auteure saisit l’énergie et les émotions à travers les chansons de l’époque, de Céline Dion à Michael Jackson, en passant par IAM , Cheb Hasni, Richard Cocciante ou Elton John.

À lire – Rebecca Lighieri, Il est des hommes qui se perdront toujours, P.O.L, 2020.

Enregistrement le 10 juin 2020