La Maison de la Poésie

La Maison de la Poésie

Scène littéraire

Maison de la Poésie Paris

La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...

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Jean-Christophe Bailly – Saisir

Jean-Christophe Bailly – Saisir

Quatre récits, quatre aventures, quatre pistes distinctes, allant du peintre qui inventa l’art moderne aux vallées du sud et ayant toutes à voir avec le Pays de Galles, forment la matière de ce livre. Peinture, poésie, récit et photographie, réunis par une identique volonté de saisie et de vérité, permettent d’aborder de l’intérieur cet ouest absolu de la Grande-Bretagne. Chemin faisant, le livre est aussi une réflexion sur le rapport entre réalité et fiction, sur la nature des souvenirs et des traces, et sur ce que peut être l’identité d’une contrée.

À lire – Jean-Christophe Bailly, Saisir, Seuil, coll . « Fiction & Cie », 2018.

Le vendredi 7 décembre 2018 - 19H00

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Elif Shafak - 10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange

Elif Shafak - 10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange
Rencontre animée par Kerenn Elkaïm - Interprète : Marguerite Capelle

Et si notre esprit fonctionnait encore quelques instants après notre mort biologique ?
10 minutes et 38 secondes exactement. C’est ce qui arrive à Leila, jeune prostituée brutalement assassinée dans une rue d’Istanbul. En attendant que l’on retrouve son corps, jeté par ses meurtriers dans une poubelle, ces quelques précieuses minutes sont pour elle l’occasion de se remémorer tous les événements qui l’ont conduite d’Anatolie jusqu’aux quartiers les plus mal famés de la ville. C’est ainsi qu’Elif Shafak – auteure saluée par la critique et traduite en cinquante langues – retrace le parcours de cette jeune fille de bonne famille dont le destin a basculé et qu’elle nous raconte, à travers elle, l’histoire de tant d’autres femmes dans la Turquie d’aujourd’hui.

À lire – Elif Shafak, 10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange, trad. de l’anglais par Dominique Goy-Blanquet, Flammarion, 2020.

15 janvier 2020

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Requiem pour une ville perdue d’Asli Erdoğan. Par Timour Muhidine. Lecture par Sophie Bourel

Requiem pour une ville perdue d’Asli Erdoğan
Avec la voix d’Asli Erdoğan
Présentation par Timour Muhidine, directeur de la collection “Lettres turques” chez Actes Sud
Lecture par Sophie Bourel

Ce texte est un requiem à la mémoire d’une solitude, celle de l’auteure au cœur de son pays perdu.
De l’enfance, où la figure de la mère revient sans cesse, à la maturité tourmentée par l’engagement politique, esthétique et féministe, Aslı Erdoğan dévoile ici le ressouvenir absolu de son existence tendue depuis toujours vers la nécessité d’écrire. Car, dit-elle, “écrire c’était pour que mes mains puissent toucher l’invisible dans tout ce qui se voit”.
Au centre de cet art poétique se dresse, sublime, la ville d’Istanbul, telle une matrice vertigineuse. Et les ruelles de Galata, quartier tant aimé, arpenté, tel un labyrinthe grand ouvert sur le Bosphore.
Ce livre est par essence un monde intérieur, qui précède et accompagne jusque dans l’exil l’une des voix majeures de la littérature contemporaine.

À lire - Asli Erdogan, Requiem pour une ville perdue, trad. du turc par Julien Lapeyre de Cabanes, Actes Sud, mai 2020.

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Dolores Prato - Bas la place y’a personne

Dolores Prato - Bas la place y’a personne
Avec Laurent Lombard & Jean-Paul Manganaro, traducteurs
Lecture d’extraits par Mélanie Traversier
Rencontre animée par Francesca Isidori

Bas la place y’a personne n’est pas un récit d’enfance comme les autres. Il s’agit, pour reprendre les mots de Jean-Paul Manganaro, d’un « long ruban narratif qui essaie de nouer pour les enchaîner les uns aux autres les lambeaux de ce que fut une enfance », une enfance marquée par une blessure fondatrice – celle de l’abandon – que Dolores Prato tente de reconstruire par le filtre des mots et des choses. Il en résulte une langue très singulière, poétique, d’une extrême beauté. Une entreprise proustienne qui justifie les 892 pages du récit monumental. Œuvre majeure du XXe siècle, le livre a connu diverses vicissitudes éditoriales. Écrit sur de longues années et terminé à l’aube des 90 ans de l’auteure, il sera publié en version réduite par les soins de Natalia Ginzburg avant la disparition de Dolores Prato (1892-1983). Voici aujourd’hui sa version définitive.

À lire – Dolores Prato, Bas la place y’a personne, trad. de l’italien et postface par Laurent Lombard et Jean-Paul Manganaro, Verdier, 2018.

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Hélène Frappat – Le dernier fleuve / Lecture par Emmanuel Salinger

Hélène Frappat – Le dernier fleuve
Lecture par Emmanuel Salinger
Rencontre animée par François Angelier

Mo porte son frère Jo sur son dos, ils forment un drôle de petit animal fatigué, tout entier tendu vers sa propre survie mais qui ne dédaigne ni le jeu ni l’émerveillement. Ils marchent, sans savoir depuis quand, sans savoir où les mènent leurs pas. Apparaît l’ombre d’une ruine où passer la nuit. Et au matin, la découverte du fleuve comme une destination évidente. L’aventure de Mo et Jo est affaire de vie ou de mort. Elle est jalonnée de rencontres extraordinaires, salvatrices et menaçantes : enfant-poisson, femme-sorcière, famille gorgone à la langue mystérieuse, jeune mère-madone, couple qui danse dans un lit…

Traversé de réminiscences qui réveillent l’enfant-lecteur en chacun de nous, un roman comme une histoire du soir, moins pour s’endormir que pour réapprendre à rêver. Ample, limpide et mouvant, Le dernier fleuve accueille et métabolise tous les genres qui l’irriguent pour mieux leur échapper. Hélène Frappat y fait de l’enfance un territoire mythologique et des enfants, les soldats tranquilles d’un espoir sombre et buté, dans un monde qui flirte avec sa propre fin.

À lire – Hélène Frappat, Le dernier fleuve, Actes Sud, 2019.