La Maison de la Poésie

La Maison de la Poésie

Scène littéraire

Maison de la Poésie Paris

La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...

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CARISSIMO SIMENON MON CHER FELLINI

CARISSIMO SIMENON
MON CHER FELLINI

Par Thibault de Montalembert & Corrado Invernizzi

« Mon très cher Simenon,

Ne faites pas attention à l’encre du ruban qui m’a déjà sali les mains et le menton. J’ai recommencé cette lettre trois fois et au bout de trois lignes je déchire tout. C’est en partie à cause du ruban qui tache le papier, et en partie parce que je me sens tout intimidé en vous écrivant. (…) »

Federico Fellini, août 1976.

Président du jury du Festival de Cannes en 1960, Georges Simenon décerne à Federico Fellini la Palme d’Or pour La Dolce Vita. Ce sera la première rencontre entre ces deux géants. Malgré leurs univers si éloignés et leur différence d’âge (Simenon a 17 ans de plus) naîtra par la suite une intense et longue correspondance. Dans les premières lettres, Fellini se livre timidement à Simenon. Il lui dit combien ses romans ont joué un rôle dans l’écriture de ses films, il lui parle de ses rêves et de ses doutes. Simenon, ému, lui livre ses points de vue sur la vie et sur la création.

Lecture proposée par l’Institut Culturel Italien en clôture d’un cycle de projections de film de dans le cadre du centenaire Fellini, en collaboration avec Rai Cinema et les cinémas Louxor, Balzac, Panthéon et l’Ecole Cinéma Club.

Programme complet sur www.iicparigi.esteri.it

À lire – Federico Fellini, Georges Simenon, Carissimo Simenon, Mon cher Fellini, Correspondance, Cahiers du cinéma, 1999.

Le lundi 3 février 2020 - 20H00

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Nina Bouraoui - Otages

Nina Bouraoui - Otages
Lecture par Constance Dollé
Rencontre animée par Sophie Joubert

« Je m’appelle Sylvie Meyer. J’ai cinquante-trois ans. Je suis mère de deux enfants. Je suis séparée de mon mari depuis un an. Je travaille à la Cagex, une entreprise de caoutchouc. Je dirige la section des ajustements. Je n’ai aucun antécédent judiciaire. » Sylvie est une femme banale, ponctuelle, bonne camarade, une femme simple. Lorsque son mari l’a quittée, elle n’a rien dit, elle n’a pas pleuré, elle a essayé d’élever ses fils. Lorsque son patron lui a demandé de faire des heures supplémentaires, de surveiller les autres salariés, elle n’a pas protesté. Jusqu’à ce matin de novembre où cette violence du monde, des autres, sa solitude, l’injustice s’imposent à elle. En une nuit, elle détruit tout. Un portrait de femme magnifique et remuant dont nous parle ce soir l’auteur et que fait entendre Constance Dollé, admirable voix de la pièce Girls and Boys de Dennis Kelly pour laquelle elle a reçu le Molière du meilleur « Seul(e) en scène » en 2019.

À lire – Nina Bouraoui, Otages, Lattès, 2020.
Le mardi 14 janvier 2020 - 19H00

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Est-ce que tu m'aimes encore ? Correspondance Tsvétaïeva/Rilke

Est-ce que tu m'aimes encore ? Correspondance Tsvétaïeva/Rilke

Lecture par Noémie Lvovsky & Micha Lescot

« Je t’aime et je veux coucher avec toi, cette concision n’est pas permise à l’amitié. Mais je le dis d’une autre voix, presque dans le sommeil, profondément dans le sommeil. Je sonne tout autre chose que la passion. Si tu me prenais contre toi, tu prendrais contre toi – les plus déserts lieux. » (Marina Tsvétaïeva à Rainer Maria Rilke)

Marina Tsvétaïeva, de France où elle vit exilée, entre en contact épistolaire avec Rilke en mai 1926. À sa lettre, brûlante de dévotion envers celui qui est pour elle l’incarnation même de la poésie, Rilke répond profondément touché. S’ensuit une correspondance passionnée de part et d’autre, une histoire d’amour et de mots. Entre ces deux poètes que séparent l’âge, la langue maternelle et le style, l’échange est admirable d’entente, de profondeur et de franchise.

À écouter – Marina Tsvétaïeva & Rainer Maria Rilke, Est-ce que tu m’aimes encore ? Correspondance, textes lus par Noémie Lvovsky & Micha Lescot, CD aux éd. des Femmes, 2019.

Le lundi 13 janvier 2020 - 21H00

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Constance Debré - Love me tender

Constance Debré - Love me tender
Rencontre animée par Elisabeth Philippe

« Je ne vois pas pourquoi l’amour entre une mère et un fils ne serait pas exactement comme les autres amours. Pourquoi on ne pourrait pas cesser de s’aimer. Pourquoi on ne pourrait pas rompre. Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas s’en foutre, une fois pour toutes, de l’amour. » Constance Debré poursuit sa quête entamée avec Play Boy, celle du sens, de la vie juste, de la vie bonne. Après la question de l’identité se pose la question de l’autre et de l’amour sous toutes ses formes, de l’amour maternel aux variations amoureuses. Un livre puissant qui nous regarde droit dans les yeux.

À lire – Constance Debré, Love me tender, Flammarion, 2020.

Le jeudi 23 janvier 2020 - 19h

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Didier Daeninckx & Jean-Louis Comolli

Didier Daeninckx & Jean-Louis Comolli
Rencontre animée par Camille Thomine

Les 76 nouvelles qui composent "Le Roman noir de l’Histoire" retracent, par la fiction documentée, les soubresauts de plus d’un siècle et demi d’histoire contemporaine française. Classées selon l’ordre chronologique de l’action, de 1855 à 2030, elles décrivent une trajectoire surprenante prenant naissance sur l’île anglo-normande d’exil d’un poète, pour s’achever sur une orbite interstellaire encombrée des déchets de la conquête spatiale. Ce recueil épouse ainsi les grands mouvements du temps, les utopies de la Commune, le fracas de la chute des empires, les refus d’obéir, les solidarités, la soif de justice, l’espoir toujours recommencé mais aussi les enfermements, les trahisons, les rêves foudroyés, les mots qui ne parviennent plus à dire ce qui est…
Pour l’occasion, Didier Daeninckx dialoguera avec Jean-Louis Comolli qui, dans son dernier ouvrage, évoque l’Algérie coloniale : « Nous nous retrouvions à la terrasse de l’Excelsior. Tous les soirs. Quinze ans, c’était notre âge. L’Algérie était encore colonie française, mais la guerre, sous le nom de “ pacification ”, était entrée en scène, balayant le rêve d’Albert Camus d’une union libre entre Algériens et Européens. »

À lire – Chez Verdier : Didier Daeninckx, (préface de Patrick Boucheron), "Le roman noir de l’Histoire", 2019 – Jean-Louis Comolli, "Une terrasse en Algérie", 2018.

Le samedi 11 janvier 2020 - 19H00