La Maison de la Poésie

La Maison de la Poésie

Scène littéraire

Maison de la Poésie Paris

La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...

En cours de lecture

Muriel Pic – Leçons de possession. Les archives de la drogue d’Henri Michaux

Entretien mené par Laurent Evrard

« Violenté jusqu’à ce que je m’aligne sur la vibration nouvelle. »
Henri Michaux

Muriel Pic propose un texte inédit sur les expérimentations de drogues par Henri Michaux à l’époque où l’on inventait les médicaments psychotropes.
Henri Michaux (1899-1984), écrivain et peintre, participe à partir de 1955 aux recherches sur les hallucinogènes conduites à l’échelle mondiale. Pendant des années, il va expérimenter diverses substances – haschich, mescaline, champignons, LSD – sous le contrôle et en collaboration avec l’hôpital Sainte-Anne, le Muséum d’histoire naturelle de Paris ou encore avec les laboratoires pharmaceutiques suisses Sandoz, qui produisent les molécules utilisées à des fins cliniques et thérapeutiques.
La révolution psychopharmacologique aboutit à l’invention de la médication psychotrope et au contrôle chimique du comportement. Cet événement majeur dans l’histoire des sciences est raconté ici du point de vue d’un artiste qui en fut à la fois le témoin et l’acteur.
Muriel Pic se fonde sur les archives inédites des expérimentations sous drogue de Michaux : des notes d’auto-observation d’un incomparable éclat poétique. À partir de ce matériau fascinant, l’ouvrage replace pour la première fois l’œuvre de Michaux dans son contexte en rappelant que ses textes et dessins nés de la folie volontaire ont d’abord été considérés par les médecins comme des documents scientifiques sur l’hallucination.
Cet ouvrage est richement illustré des dessins de Michaux créés sous influence et de nombreux documents issus de ses « archives de la drogue ».

Avec le soutien de Pro Helvetia.

À lire – Muriel Pic, Leçons de possession. Les archives de la drogue d’Henri Michaux, éditions Macula, 2025.

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Mariana Enriquez – Un lieu ensoleillé pour personnes sombres

Lecture par Raphaëlle Saudinos
Entretien mené par Marie-Madeleine Rigopoulos
Interprète : Manuela Corigliano

Des voix magnétiques, pour la plupart féminines, racontent le mal qui rôde et les monstres qui surgissent au beau milieu de l’ordinaire. L’une semble tant bien que mal tenir à distance les esprits errant dans son quartier bordé de bidonvilles. L’autre voit son visage s’effacer inexorablement, comme celui de sa mère avant elle. Certaines, assassinées, reviennent hanter les lieux et les personnes qui les ont torturées. D’autres, maudites, se métamorphosent en oiseaux.

Les légendes urbaines côtoient le folklore local et la superstition dans ces douze nouvelles bouleversantes et brillamment composées, qui, de cauchemars en apparitions, nous surprennent par leur lyrisme nostalgique et leur beauté noire, selon un art savant qui permet à Mariana Enriquez de porter, une fois de plus, l’horreur aux plus hauts niveaux littéraires.

À lire – Mariana Enriquez, Un lieu ensoleillé pour personnes sombres, trad. de l’espagnol par Anne Plantagenet, éd. du sous-sol, 2025.

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(OUiiii) – Littérature féministe & érotique

"Petit éloge de la jouissance féminine"
Avec Axelle Jah Njiké & Adeline Fleury
Lecture par Marie-Sohna Condé
Entretien mené par Eva Sauphie
Imaginé par Axelle Jah Njiké, autrice afropéenne et militante féministe païenne, (OUiiii) propsoe de découvrir des textes de la littérature érotique écrits par des femmes autrices d’hier et d’aujourd’hui.

Invitant le temps d’une soirée une autrice à une discussion sur le désir et le plaisir féminin, la sexualité et l’intimité, ce cycle littéraire féministe et érotique convie le public à découvrir des œuvres pornographiques et érotiques que toute lectrice (jeune ou moins jeune, féministe ou pas) devrait avoir lu.

À chaque édition, une sélection renouvelée subjective et non-exhaustive de textes cultivant la multiplicité des voix et des expériences sera proposée, afin de mettre en lumière l’agentivité des femmes dans ce domaine et en quoi les récits qu’elles ont produits peuvent contribuer à forger l’imaginaire érotique de toute une chacune.

Pour cette deuxième édition du cycle autour de textes de sa sélection, Axelle Jah Njiké sera en conversation avec la romancière, essayiste et journaliste, Adeline Fleury, autrice de Petit éloge de la jouissance féminine.

Cette rencontre a lieu dans le cadre de LA B.A.S.E, cycle de rendez-vous intergénérationnel culturels féministes – créé, produit et présenté par Axelle Jah Njiké.

À lire – Axelle Jah Njiké, Journal intime d’une féministe (noire), Au Diable Vauvert, 2022 – Collectif, sous la dir. de Léonora Miano, Volcaniques : une anthologie du plaisir, Mémoire d’Encrier, 2015 – Adeline Fleury, Petit éloge de la jouissance féminine, éd. Les Pérégrines, 2022 – La Musardine, (édition poche), 2025.

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Nathacha Appanah – La nuit au cœur

Lecture par l'autrice
Entretien mené par Sophie Joubert

« De ces nuits et de ces vies, de ces femmes qui courent, de ces cœurs qui luttent, de ces instants qui sont si accablants qu’ils ne rentrent pas dans la mesure du temps, il a fallu faire quelque chose. Il y a l’impossibilité de la vérité entière à chaque page mais la quête désespérée d’une justesse au plus près de la vie, de la nuit, du cœur, du corps, de l’esprit.

De ces trois femmes, il a fallu commencer par la première, celle qui vient d’avoir vingt-cinq ans quand elle court et qui est la seule à être encore en vie aujourd’hui.

Cette femme, c’est moi. »

La nuit au cœur tisse les destins de trois femmes confrontées à la violence de leur compagnon. L’autrice y scrute l’énigme insupportable du féminicide conjugal, quand la nuit noire prend la place de l’amour.

À lire – Nathacha Appanah, La nuit au cœur, Gallimard, 2025.

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Laurent Mauvignier – La maison vide

Lecture par Laurent Poitrenaux
Entretien mené par Sophie Joubert

« En 1976, mon père a rouvert la maison qu’il avait reçue de sa mère, restée fermée pendant vingt ans.
À l’intérieur : un piano, une commode au marbre ébréché, une Légion d’honneur, des photographies sur lesquelles un visage a été découpé aux ciseaux.
Une maison peuplée de récits, où se croisent deux guerres mondiales, la vie rurale de la première moitié du vingtième siècle, mais aussi Marguerite, ma grand-mère, sa mère Marie-Ernestine, la mère de celle-ci, et tous les hommes qui ont gravité autour d’elles.
Toutes et tous ont marqué la maison et ont été progressivement effacés. J’ai tenté de les ramener à la lumière pour comprendre ce qui a pu être leur histoire, et son ombre portée sur la nôtre. »
L. M.

À lire – Laurent Mauvignier, La maison vide, éd. de Minuit, 2025.