La Maison de la Poésie

La Maison de la Poésie

Scène littéraire

Maison de la Poésie Paris

La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...

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Maria Pourchet – Tressaillir

Lecture par Florence Le Corre
Entretien mené par Raphaëlle Leyris

Une femme est partie. Elle a quitté la maison, défait sa vie. Elle pensait découvrir une liberté neuve mais elle éprouve, prostrée dans une chambre d’hôtel, l’élémentaire supplice de l’arrachement. Et si rompre n’était pas à sa portée ? Si la seule issue au chagrin, c’était revenir ? Car sans un homme à ses côtés, cette femme a peur. Depuis toujours sur le qui-vive, elle a peur. Mais au fond, de quoi ?

Dans ce texte Maria Pourchet entreprend une archéologie des terreurs d’enfant qui hantent les adultes, au cœur des forêts du Grand Est, sur les traces de drames intimes et collectifs.

À lire – Maria Pourchet, Tressaillir, Stock, 2025.

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Hajar Bali – Partout le même ciel

Dialogue avec Mohamed Mbougar Sarr
Entretien mené par Alexandra Schwartzbrod

Années 2010. Wafa et Adel habitent Alger. Ces deux adolescents s’aiment d’un amour farouche et ardent. Chaque jour, ils tentent d’inventer leur vie, tiraillés entre désir d’émancipation et loyautés familiales. En eux remue confusément le même sentiment de révolte : ils étouffent sous le conformisme ambiant.

Un jour, ils rencontrent Slim, en révolte lui aussi, « inadapté » comme eux, ancien prof de fac, quarantenaire misanthrope. Érudit, généreux, il devient leur pygmalion, les initie à la philosophie, au cinéma, à la littérature. C’est un homme blessé pourtant, lui-même égaré, qui s’est fixé une mission, celle de sauver ces « enfants ».

Ces trois-là vont nouer une relation fusionnelle, presque mystique. Entre révolution intime et révolution politique, et si se traçait là leur chemin vers la rédemption ?

À lire – Hajar Bali, Partout le même ciel, Belfond, 2025 – Mohamed Mbougar Sarr, La plus secrète mémoire des hommes, (Prix Goncourt 2021), éd. Philippe Rey, 2021.

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Julie Brafman – Yann dans la nuit

Lecture par Constance Dollé
Entretien mené par Marie-Madeleine Rigopoulos

Que sait-on de Yann Andréa ? On sait qu’il a vécu seize ans avec Marguerite Duras, chez qui il s’était présenté à l’été 1980. Il avait vingt-huit ans et elle soixante-six. Cet amour-là, il l’a lui-même écrit dans un livre. Mais de sa vie d’avant et de sa vie d’après, on connaît peu de choses. Julie Brafman est partie sur les traces de ce personnage énigmatique, jusqu’à trouver, dans une chambre rose, des photos, des journaux, des carnets qu’il a laissés avant de disparaître dans la nuit. Avec une écriture élégante et envoûtante, l’autrice fait revivre cet homme aussi singulier qu’émouvant et, en entrelaçant le récit intime, l’enquête et des archives inédites, elle raconte une histoire d’amour et de littérature.

À lire – Julie Brafman, Yann dans la nuit, Flammarion, 2025.

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Chloé Delaume & Benoist Esté Bouvot – Ils appellent ça l’amour

Parce qu’elle a laissé ses amies organiser leur escapade durant ce week-end de trois jours, Clotilde se retrouve dans une ville qu’elle avait rayée de la carte. Ici, il y a vingt ans, elle a vécu avec Monsieur, un homme qui fit d’elle sa Madame sous prétexte de lui faire du bien. C’est ainsi que Clotilde se dépouilla d’elle-même, jusqu’à devenir un simple objet, mais un objet d’amour.
De son assujettissement d’alors, Clotilde a encore honte, et elle a beaucoup de mal à se découdre la bouche pour reconnaître les faits. La preuve : ni Adélaïde, ni Judith, ni Bérangère, ni Hermeline ne connaissent cette histoire, et aucune ne se doute qu’à deux rues de leur location, dans son immense maison, habite toujours Monsieur. Clotilde se demande si libérer sa parole pourrait aider la honte à enfin changer de camp.

À lire – Chloé Delaume, Ils appellent ça l’amour, Seuil, 2025

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Alain Mabanckou – Ramsès de Paris

Entretien mené par Marie-Madeleine Rigopoulos

Le narrateur de ce roman, jeune écrivain en herbe qui se fait volontiers appeler Berado prince de Zamunda, vit sous la coupe et dans l’ombre de son grand frère des faubourgs de Pointe-Noire, un certain Benoît, qu’il est venu rejoindre à Paris.

Ce dernier, personnage fantasque, exerce sa verve dans le quartier de Château Rouge. Rien n’est vraiment clair dans sa vie et il accumule les aventures de tous ordres. Tout est réuni pour une embrouille. Mais les pistes se mélangent. Berado cherche à fausser les cartes et imposer sa version des faits. Son récit commence, sans cesse interrompu, et bientôt il plonge dans un étrange flottement, entre rêve et réalité. Est-ce l’effet du thé qu’on lui sert ?

Dans ce roman à la fois drôle et sarcastique peuplé de personnages hauts en couleur, Alain Mabanckou offre les Mille et Une Nuits de l’exil africain.

À lire – Alain Mabanckou, Ramsès de Paris, Seuil, 2025