Abécéd’Air et de Feu - P de Porte
Une chronique sonore d'Anne Mulpas - poème 6. Une lettre > un mot et le voyage commence, l'imaginaire se déplie, combine intime, social et politique, récit vrai et fictif, le quotidien et l'utopie au creux du poétique.

Enfant-moi/Poète/femme qu’elle est > un seul et même heurtoir.
Des mains qui s’obstinent à pénétrer la page, s’égratignent aux battants de mémoire.
La Porte a contracté la lèpre, les paumes qui l’étreignent voient fleurir des lèvres.
P de Porte baigne dans le Sang d’un Poète.
Imagerie Jean Cocteau. Musique Georges Auric, s’il vous plaît.

Porte-parole — porte comme un visage. Dès lors s'entrebâille, le temps d’une ritournelle. Ritournelle d’enfant-moi : je fais le tour de la maison, je ferme les volets, je ferme la porte, j’éteins les lumières et je tourne à clé.
On tire sur les lobes des oreilles avant de choper le bout du nez entre ses doigts. L’enfant rit au seuil de l’Autre aimé qui s’incline vers lui.
On l’ouvre, l’enfant, on le ferme à volonté.
Et l’enfant rit !
Mécanisme intérieur. Bobinette-chevillette, c’est bien avant d’avoir vu le loup tout ça. Poète n’aime pas du tout du tout l’idée qu’on ouvre le ventre du loup, qu’on en sorte la grand-mère
— et tout ça.

Merci au compagnon de chemin, le conteur Fred Pougeard pour le souffle de Rainer Maria Rilke, les jupons d’Alice au Pays de Lewis Caroll et les mémoires de Sa Majesté Louis XIV.