La Maison de la Poésie

La Maison de la Poésie

Scène littéraire

Maison de la Poésie Paris

La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...

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En glanant dans les champs désolés d’Eugène Green

Lecture par l’auteur
Rencontre animée par Victor Pouchet

En glanant dans les champs désolés est un choix de poèmes écrits par Eugène Green pendant les deux premières décennies du siècle présent. Le cinéaste et écrivain y cherche à renouer avec une certaine tradition poétique, qu’il a tenté de définir dans son essai En faisant, en trouvant (2022). Ces pièces tantôt lyriques, tantôt contemplatives, tantôt comiques, écrites en vers métriques, souvent avec des rimes, et même en utilisant des formes fixes, invitent le lecteur à les lire à haute voix, et sont fondées, comme les films de l’auteur, sur l’idée de la présence qui se révèle dans le verbe incarné.

Je suis né pauvre et nu, ce qui est très courant,
Mais je me suis trouvé sans langue ni pays,
Sans troupeau, sans berger, et sans ami,
Et ainsi j’ai zoné à travers mon enfance.
Dans ce désert je ne voyais de beau
Que les arbres, les fleurs, les animaux
Eugène Green, En glanant dans les champs désolés

À lire – Eugène Green, En glanant dans les champs désolés, Champ Vallon, 2023.

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Grand Seigneur de Nina Bouraoui

Rencontre animée par Marie-Madeleine Rigopoulos

« Je ne sais pas ce que déclenche la mort d’un père, je ne sais pas si je vais me briser, me tordre ou grandir, m’élever. Je sais que je vais devenir une autre personne, j’espère être meilleure, progresser, j’espère ne jamais perdre ma douceur et mon étonnement sur le monde, j’espère que je saurai remplacer ce qui va désormais me manquer. (…) Il y aura une force nouvelle et inconnue parce que je ne veux pas tomber. »

Face à la douleur, Nina Bouraoui se tourne vers l’écriture, et mêle la vie de son père à la sienne. Tous les souvenirs reviennent de Paris à Alger, un art de jouer et d’aimer, une façon de vivre et d’observer. Nina Bouraoui raconte ce grand seigneur à l’existence hautement romanesque, et imagine les secrets qu’il emporte. C’est le bouleversant récit d’une perte et d’un rendez-vous par la mémoire et l’amour.

À lire – Nina Bouraoui, Grand Seigneur et Le désir d’un roman sans fin, J.C. Lattès 2024.

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Sans valeur de Gaëlle Obiégly

Lecture par l’autrice

Gaëlle Obiégly, qui a l’art de poser sur le monde un regard joyeusement décalé, s’intéresse dans ce texte à ce qu’elle « trimballe » avec elle. Que ce soit dans un sac à dos ou à bandoulière, dans ses bibliothèques, dans ses lieux de vie, dans sa tête ou dans son corps, quelle valeur donner à ce qui la constitue, intérieurement et extérieurement ? Et que faire lorsqu’elle croise sur sa route un « petit tas d’ordures » qui lui semble posséder une richesse sans nom ? Le « sauver » déjà, de sa condition de déchets, l’analyser ensuite, comme un objet protéiforme, plein d’histoires et de symboles. L’incarner, en somme, et tâcher de le comprendre en s’adressant à ce qu’il renvoie – : « Qui es-tu, petit tas d’ordures ? »

Dans le cadre des Nuits de la lecture.

« Triant laborieusement, j’ai passé plusieurs mois à discriminer ce qui a de la valeur et ce qui ne vaut rien. D’un côté ce qui est destiné au paradis des archives ; de l’autre ce qui est voué à disparaître dans le néant des ordures. »
Gaëlle Obiégly, Sans valeur.

À lire – Gaëlle Obiégly, Sans valeur, éd. Bayard, 2024.

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Missak & Mélinée Manouchian

Par André Manoukian, Claire Mouradian & Olivier Martinaud

Qui d’autre qu’André Manoukian pour célébrer en musique et en poésie la mémoire de Missak et Mélinée Manouchian qui entreront au Panthéon, le 21 février 2024, 80 ans après l’exécution par l’occupant allemand de Missak et de ses camarades communistes de l’Affiche rouge.

De leur enfance à leur rencontre dans le Paris du Front populaire et à leur engagement dans la résistance armée des FTP MOI, l’itinéraire de ces orphelins du génocide des Arméniens est retracé par trois historiens, Astrig Atamian, Claire Mouradian et Denis Peschanski, dans un ouvrage des éditions Textuel, illustré de nombreux documents d’archives dont des poèmes de Missak et son émouvante dernière lettre à Mélinée, qui inspirera Aragon et Léo Ferré.

Lectures et musique jalonneront la soirée présentée par Claire Mouradian.

À lire – Astrig Atamian, Claire Mouradian, Denis Peschanski, Manouchian, Textuel, 2023.
Ouvrage publié avec le soutien de l’UGAB, de la Fondation d’entreprise La Poste, du ministère des armées, d’Amber Capital, de la Fondation Aznavour, de la Fondation Boghossian, de la Fondation Gabriel Péri, de la Fondation Topalian et d’Olivier Legrain, créateur du fonds de dotation Riace France pour les migrants.

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Vivre dans le feu d’Antoine Volodine

Rencontre animée par Pierre Benetti

Depuis plus de trente ans, Antoine Volodine et ses hétéronymes (Lutz Bassmann, Manuela Draeger ou Eli Kronauer pour ne citer qu’eux), bâtissent le “post-exotisme”, un ensemble de récits littéraires de “rêves et de prisons”, étrangers “aux traditions du monde officiel”. Cet édifice dissident comptera, comme annoncé, quarante-neuf volumes, du nombre de jours d’errance entre la mort et la réincarnation selon les bouddhistes. Vivre dans le feu est le quarante-septième opus de cette entreprise sans précédent et c’est le dernier signé par Antoine Volodine. On y suit Sam, un soldat qui va être enveloppé dans les flammes quelques fractions de seconde plus tard, quelques fractions de seconde que dure ce livre, fait de souvenirs et de rêveries. Un roman dont la beauté est forcément, nécessairement, incandescente.

À lire – Antoine Volodine, Vivre dans le feu, Seuil, 2024.