La Maison de la Poésie

La Maison de la Poésie

Scène littéraire

Maison de la Poésie Paris

La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...

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Grâce… Livre des heures poétiques, anthologie de poésie

Avec Katerina Apostolopoulou, Caroline Boidé, Bruno Doucey, Mohammed El Amraoui, Hubert Haddad, Marie Pavlenko & Murielle Szac
Accompagnés par le musicien Issa Hassan

Prenez le mot Grâce. Soupesez-le pour en estimer la richesse de sens. Puis déployez-le, en éventail, de manière à faire apparaître ses innombrables significations. Qu’y a-t-il au-delà de ce don accordé, de cette faveur ou non divine ? Un état, un moment, l’extase. Une supplique, une embellie, d’autres extases encore. Sans oublier ces vies que l’on épargne, ce coup souvent fatal, ces inquiétudes et cet accueil, le consentement ou le refus. Les uns disent « Grâce à Dieu », tandis que d’autres ne croient qu’en la chaleur d’une main dans la leur. Mais de textes en textes, de mots d’amour en chants des morts, de cimes en abîmes, les 118 poètes de cette anthologie entonnent sans relâche la grande partition de la vie. Et s’ils viennent de tous les horizons – si elles viennent, car plus de la moitié sont des femmes –, c’est pour dire d’une voix multiple et une : Gracias a la vida !

À lire – Grâce… Livre des heures poétiques, Anthologie établie par Thierry Renard & Bruno Doucey, éd. Bruno Doucey, 2024.

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Rim Battal – x et excès

Par l’autrice & un musicien mystère

Rim Battal propose une lecture performée de x et excès avec un grand musicien jazz et pop dont le nom sera révélé lors de la soirée. En ouverture Rim Battal invite cinq poétesses, Alix Baume, Camille Pimenta, Charlene Fontana, Esther Haberland, Virginie Sebeoun, qu’elle a accompagnées lors d’un programme de mentorat intitulé « Devenir poète.sse ». Cinq brèves lectures avant de plonger dans x et excès. Rim Battal y explore les zones d’ombre de l’ère numérique où l’industrie du sexe a une place prépondérante. Comment sculpte-t-elle nos corps et notre rapport à l’autre ? Dans une langue inventive, Rim Battal s’attaque au discours dominant sur la sexualité, le couple et l’amour pour mieux en révéler les failles.

Ce faisant, elle ouvre un espace de réflexion sur l’art. De Cabanel à Mia Khalifa, de Samuel Beckett à Grisélidis Réal, elle tisse des liens entre poésie, pornographie et œuvres plastiques. Et dévoile ce que notre époque a de singulier et d’universel.

À lire –
Rim Battal, x et excès, Castor Astral, 2024 – L’eau du bain, coll. « Poche poésie », Castor Astral, 2024.

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Joy Sorman – Le témoin

Entretien mené par Sophie Joubert

Avec « Le témoin », Joy Sorman poursuit, cette fois à travers la fiction, son exploration de nos « lieux communs », ceux qui racontent le monde et jettent une lumière crue et acérée sur la société dans laquelle nous vivons. Dans ce roman mâtiné de réel, l’autrice imagine qu’un homme, nommé Bart, pénètre à l’intérieur du palais de justice de Paris et décide de s’y installer clandestinement. Caché la nuit dans un plafond et arpentant le jour les salles d’audience, il assiste au spectacle de la justice – ou est-ce plutôt à celui de l’injustice ? Mais pour quelle raison Bart a-t-il quitté sa vie et organisé sa disparition ? Que cherche-t-il dans ce lieu inhabitable ?

À lire – Joy Sorman, « Le témoin », Flammarion, 2024.

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Nathalie Azoulai - Python

Python de Nathalie Azoulai
En dialogue avec Nicolas Fargues et des personnages de "Python"

« Les machines du monde tournent grâce à des programmes informatiques qu’on appelle le code. Cette révolution technique ressemble à celle de l’électricité à la différence près qu’elle se compose de langages, de grammaires, de traductions, toutes choses qui devraient nous concerner mais dont nous ignorons tout. Je suis une femme, j’ai plus de cinquante ans, je suis écrivain et, malgré tous ces handicaps, je veux apprendre à coder. Je veux comprendre ce qui se passe sous les doigts des jeunes codeurs qui pianotent jour et nuit, font défiler sur leurs écrans noirs des lignes de signes multicolores, véloces, écrites dans notre alphabet mais que nous autres ne décodons pas. Ils sont là, à côté de nous, silencieux et puissants, et nous ne les voyons pas.
Mes proches se moquent de moi, me rappellent que je panique au moindre bug et ils ont raison, alors que faire ? Par où commencer ?
Python est bien le nom d’un langage de programmation mais c’est surtout ici une autofiction écrite comme un conte initiatique, mythologique, au cours duquel je croise Boris, Chloé, Margaux, Enzo, des jeunes gens qui codent et tentent de m’expliquer comment ils font. Je n’y comprends rien, je laisse tomber, je n’ai plus l’âge, je retourne à mes livres, à quoi bon ? Mais Python m’obsède et je m’obstine. Je m’y remets, intriguée par ces bataillons de geeks tournés vers des fonds où ils descendent entre eux, entre hommes. Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Que cachent-ils ?
J’enquête et Python s’écrit en images sur mon mur à coups de visages, de scènes, de mots, de tableaux, de films, comme dans la série Homeland. Et brusquement, le visage de mon suspect affleure. Je remonte le temps, je retrouve Simon qui, le premier, m’a guidée dans le monde des jeunes hommes entre eux, Simon qui planquait ses magazines porno sous mon lit de jeune fille… »

Python est le récit fascinant d’une séduction contrariée pour le « nouveau monde » informatique, son langage, la puissance et la jeunesse qui lui sont associées. L’enquête se fait progressivement plus intime et trouble, jusqu’à révéler une autre séduction.

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Entre le monde et moi. Lettre à mon fils de Ta-Nehisi Coates

Rencontre animée par Juliette Cerf
Interprète : Marguerite Capelle

Dans cette lettre adressée à son fils de 15 ans, Ta-Nehisi Coates évoque la condition des Noirs aux États-Unis afin de le préparer au monde dans lequel il vit. Il décrit la violence raciste à laquelle il a été confronté tout en revenant sur le parcours qui lui a permis de prendre conscience de sa place dans la société – de son enfance dans le West Baltimore à l’université Howard, du South Side de Chicago à Paris. Et déboulonne l’idée de « race » ancrée dans la culture américaine, mensonge qui gangrène le corps des noirs, autrefois victimes de l’esclavage et de la ségrégation, aujourd’hui menacés, enfermés, détruits au moindre prétexte. Partageant les préoccupations intimes d’un père pour son fils, Ta-Nehisi Coates s’interroge sur ce que c’est que d’habiter un corps noir, comment vivre dans ce corps et se libérer du fardeau de l’histoire. Tissé de récits personnels, Entre le monde et moi jette une lumière crue sur la société américaine et sur ses crises actuelles.
À l’occasion de cette nouvelle traduction précédée d’un avant-propos inédit, nous sommes heureux de redonner la parole à Ta-Nehisi Coates pour cet ouvrage essentiel devenu un classique contemporain.

« C’est la nuit sans fin. Et cette nuit a occupé la plus grande part de notre histoire. »
Ta-Nehisi Coates, Lettre à mon fils.

À lire – Ta-Nehisi Coates, Entre le monde et moi. Lettre à mon fils, trad. de l’anglais (États-Unis), éd. Autrement, 2024.